On a souhaité faire un texte suite à l’expulsion de la Baudrière le 22 août 2023 pour raconter ce qu’on a vécu et partager un récit collectif. On a pu poser en commun ce qu’il s’est déroulé avant l’expulsion, pendant et après, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment. On espère que ce texte donnera de la force à toustes les copain.es TPG qui squattent pour notre autonomie commune.
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Le 16 août, on a reçu une réponse négative à la demande de délai au JEX (juge de l’exécution). La Baudrière était donc bien expulsable à partir du 21 août. On était tristes mais à partir de là tout s’est accéléré : construction des barricades, organisation des Digitales (festival d’écologies vénéneuses), déménagement de toutes les affaires et du matos qu’on ne voulait pas perdre... On en a aussi profité pour se transmettre pleins de savoirs pratiques utiles, notamment de bricolage. Les soutiens arrivent progressivement pour la période d’expulsabilité et le soir du 20/08 on était entre 20 et 30 à l’intérieur. Le dernier jour avant le début de l’expulsabilité, on a continué les barricades et enchaîné les réunions. C‘était chiant et long mais ça nous a permis de discuter collectivement de nos envies et limites et de faire des points anti-répréssion pour qu’on soit toustes au clair. On a écrit un protocole pour l’expulsion, organisé l’autogestion dans la maison, les tours de guet jusqu’à 7h30… Tous les soirs (seulement le 20 et le 21, vu que l’expulsion a été ultra rapide), on se retrouvait pour se briefer et définir le protocole si l’expulsion avait lieu le lendemain matin. Ça a permis d’énormément réduire le stress collectif et d’éviter que ce soit la panique générale.
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Le 22 août, un peu avant 7h, les 2 personnes sur le toit voient 5 voitures de sécurité qui arrivent devant la Baudrière. 7 vigiles sortent des voitures. Des personnes commencent à se réveiller en les entendant, et restent vigilant.es. Il y a un petit moment de déni, à se dire que c’est bizarre parce qu’il est un peu tard pour une expulsion et qu’il n’y a pas encore les flics. À 7h, les camions de police arrivent peu à peu et là, il n’y a plus de doute. Beaucoup sont déjà réveillé.es quand on vient toquer à leurs portes. Des feux d’artifice sont tirés depuis le toit, ça réveille le quartier et marque le début de l’expulsion. À l’intérieur, on est plutôt calmes, on est prêt.es, le protocole est lancé. L’équipe du toit monte et commence à danser sur du Wejdene.
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C’est une opération d’ampleur qui commence. Le quartier est bouclé, le préfet de Seine-Saint-Denis est lui-même présent, plusieurs unités de police sont mobilisées: une quinzaine de keufs de la brigade d’intervention (BI), un demi-peloton de gendarmerie mobile, une compagnie républicaine de sécurité (CRS), une compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI), la brigade anti criminalité (BAC) de Montreuil, très potentiellement des renseignements territoriaux (RT). Il y avait aussi 3 drones (on a vu, après coup, un arrêté préfectoral paru la veille, autorisant l’utilisation de drones pour l’expulsion d’un squat à Montreuil), des agents Enedis, des pompiers et des gens de la préfecture (on sait pas trop pourquoi). Ça fait à peu près 200 personnes sous nos fenêtres et dans les rues alentours. C‘est le début de 4h passées à voir les keufs galérer sur nos super barricades!
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À l’extérieur, les soutiens arrivent mais les flics les empêchent de s’approcher du bâtiment et iels sont relégué.es au fond de la place de la République. Iels voient quand même les gens sur le toit de la Baudrière qui crient “Défends ton squat, barricade-toi ! Les Trans PD Gouines se barricadent !”. Des messages commencent à circuler sur les réseaux sociaux et des soutiens continuent à arriver.
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À l’intérieur, tout le monde s’active : certain.es lancent des confettis, des feuilles de papier ou de l’eau, d’autres chantent des slogans super stylés comme “Queers! Veners! Défends la Baudrière!”. Dès le début, la playlist prévue pour l’expulsion est lancée et des musiques iconiques résonnent à travers le bât.
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Les flics s’activent sur les portes extérieures des rues Voltaire et République : deux portes rue Voltaire et une porte rue République. Rue Voltaire, iels travaillent au calme car personne n’est dans ce bâtiment. Iels galèrent quand même un bon bout de temps parce qu’on avait mis 3 plaques anti-squat et une plaque en bois avec des étais appuyés contre un escalier. Rue de la République, la police commence à s’attaquer à la porte d’entrée avec un bélier à main (lol) et se rend bien compte que ça va être compliqué, la porte étant un volet roulant baissé avec des radiateurs en fonte dans 40 cm de béton derrière. Une fois parvenu.es à entrer dans le bât côté Voltaire, iels progressent jusqu’à la cour qui relie les deux bâtiments et commencent à s’attaquer à la porte menant au bâtiment d’habitation rue de la République. En même temps, des gendarmes pénètrent dans la cour de la parcelle d’à côté (la parcelle appartient au même propriétaire que la Baudrière et est louée par les Midis du MIE, une asso aidant des mineur.es isolé.es étranger.es), les keufs en profitent pour interpeller 3 personnes y habitant. Dans la cour des voisin.es, il y a un escalier extérieur qui monte sur 3 étages et qui arrive presque au niveau du toit de la Baudrière. Des gendarmes mobiles montent mais redescendent car l’accès est barricadé et nécessite tout de même un peu d’escalade. Iels ressortent de la cour et retournent avec leurs collègues dans la rue. Les flics continuent à s’acharner sur la porte de la cour. Iels installent un verrin hydraulique puis s’arrètent car iels reçoivent de la poudre d’extincteur. La porte tient toujours. Iels sortent une meuleuse et tout en se protégeant avec leurs boucliers, iels meulent les gonds de la porte. Loupé, on avait prévu ça et la porte reste maintenue à son encadrure même sans les gonds (spoiler: y’a 4 barres en fer qui retiennent la porte à l’intérieur et 2 étais qui l’empêchent d’être enfoncée). Iels tentent ensuite de découper la porte mais elle est vachement solide avec plusieurs couches de matériaux différents maintenus ensemble. La Baud c’est un CHÂTEAU FORT!!! C’est comme dans un film, on voit rien à l’intérieur parce que tout est barricadé, et y’a des gens qui crient “Ils attaquent la chambre de X sur des échelles, faut jeter de l’eau!!!”, une vibe un peu siège du Moyen-âge.
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À l’extérieur, les soutiens se sont fait.es virer de la place de la République. Arrivé.es rue de Paris, il y a eu une tentative de bloquer la rue pour faire dévier les voitures vers le dispositif policier. Ça marche pas trop et en apprenant que la BI a atteint le toit, iels tentent de revenir vers la Baudrière en chantant, les slogans résonnent fort pendant quelques minutes. Iels parlent avec les voisin.es interloqué.es aux abords de la place et expliquent que ce dispositif démesuré ne sert qu’à mettre à la rue des gens qui ne paient pas de loyer. Mais une ligne de keufs s’approche et les empêche d’approcher plus, une colonne remonte rapidement le petit rassemblement et la panique se propage. Certain.es se font arrêter, d’autres courent jusqu’à la place de la Fraternité où la police les rattrape et interpelle d’autres personnes. Au total, 15 personnes sont arrêtées vers 9h, elles attendront 2h en plein soleil et sans eau, sur la place de la République avant de partir dans un camion surchargé pour 10h de garde-à-vue. Comme c’est les flics de Montreuil qui procèdent aux arrestations, iels sont hyper énervé.es et y’a des copaines qu’iels connaissent déjà et qui prennent grave cher à ce moment-là (plaquage, menottes et serflex serrés au max, insultes LGBTQIAphobes, menaces de violences sexistes et sexuelles). Au talkie des keufs qui les ont nassé.es, iels ont pu les entendre paniquer “toutes les issues sont barricadées, tout est bétonné, c’est impossible d’expulser le squat” et “on va devoir passer au moyen intermédiaire on arrive pas à rentrer”, du coup iels ont bien rigolé et en ont profité pour les charrier un peu.
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De nouveau, les flics rentrent dans la cour des voisin.es, mais cette fois-ci avec des grimpeurs de la BI (brigade d’intervention). Iels montent les escaliers suivi.es d’une dizaine de gendarmes mobiles. En haut de l’escalier, iels s’encordent et commencent à grimper sur le toit du manoir pour ensuite accéder à celui de la Baud. C’est un toit super pentu en ardoise du coup iels dérapent. Iels finissent par monter dans une gouttière qui relie l’escalier du manoir à notre toit. L’opération n’est pas très compliquée en soi mais comme iels doivent s’encorder et se sécuriser pour descendre d’une hauteur de 1m avec des barreaux d’échelle, ça prend au moins une heure. En bas, la porte tient toujours.
Côté République, c’est les pompiers qui se mettent à meuler nos barricades (comme si y’avait pas déjà assez de flics pour faire ça). Iels meulent le béton de la porte mais ça sert à rien, y’a trop d’épaisseur. Iels meulent les barreaux des fenêtres du rez-de-chaussée mais derrière les vitres y’a plusieurs couches de barricades. Toujours pas découragé.es, iels montent aux fenêtres du 1er étage avec une échelle télescopique mais redescendent vite car iels reçoivent de l’eau et ne peuvent pas travailler tout en se protégeant perché.es sur une échelle. De l’intérieur, des gens installent une barricade d’urgence sur la fenêtre attaquée par les pompiers, au cas où. Les pompiers sont des collabos, fuck le 18 aussi.
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Revenons sur le toit. Les flics de la BI y arrivent, et là on fait pas grand chose à part jeter des feuilles et des confettis en l’air tout en continuant a danser et chanter au rythme de la musique car y’a toujours les 3 drones qui nous filment en permanence. Iels complimentent notre ligne de vie (la corde où on a attaché nos baudriers pour ne pas tomber du toit) et installent la leur au même endroit. Iels sont 6 ou 7 sur le toit et appellent en renfort leurs collègues resté.es en bas. Il fait chaud, iels tentent de nous gratter de l’eau sans succès. Iels hésitent à nous descendre tout de suite en rappel, accroché.es à elleux, mais décident finalement de nous faire rentrer dans la Baudrière par une fenêtre du dernier étage pour qu’on descende par les escaliers et qu’on sorte tout simplement par la porte côté cour (qu’iels n’ont toujours pas réussi à ouvrir). Avec un chassé, iels ouvrent la fenêtre puis font rentrer au 3ème étage quelques personnes du toit. On se dit que ça aurait été galère pour elleux s‘il y avait eu une barricade sur les fenètres du 3ème vu qu’iels n’avaient aucun équipement.
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Là, c’est moins marrant. Autant sur le toit on faisait le show, on dansait, on voyait tous les keufs qui galéraient des heures sur les barricades, on gueulait des slogans et on voyait tous les soutiens. À l’intérieur, on peut plus rien faire, on se fait fouiller puis mettre dans une chambre où on nous surveille, les flics sont trop deg d’avoir galéré aussi longtemps et iels puent la pisse du coup iels se vengent. Iels arrachent nos cagoules, confisquent les baudriers, quand on essaie de prévenir les potes en bas que les flics descendent, iels nous chopent et nous balancent violemment dans les chambres (on tombe sur des matelas du coup ça va). On essaie d’ouvrir les fenêtres pour crier encore mais les flics les referment. Là, leur plan c’est de descendre et d’ouvrir la porte de l’intérieur pour nous faire sortir par en bas. C’était pas une si mauvaise idée en soi mais les équipes à l’intérieur ont tellement encombré les escaliers entre le 1er étage et le rez-de-chaussée et attaché tout ce qu’iels trouvaient avec des fils en cuivre qu’iels finissent par remonter véner pour prévenir leur chef que ça prendra encore 2 heures à tout déblayer. Y‘en a quand même un qui se faufile jusqu’en bas pour ouvrir notre barricade de l’intérieur. Iels félicitent les potes dans la cuisine “franchement c’est super bien fait vos barricades, les étais ça tient super bien”. Quand les flics arrivent, les copaines sont posé.es ensemble tranquille dans la cuisine et prennent un thé, en essayant de récupérer des trucs qui restent dans la cuisine pour pas les perdre (lampe, poêle, économe…).
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Comme l’accès intérieur est encombré, les keufs n’ont pas eu d’autre choix que de faire sortir un.e à un.e les gens du 1er étage par une fenêtre à l’aide d’une échelle et les gens du toit avec une nacelle (bras élévateur automatique, merci les pompiers). Trop classe la nacelle d‘ailleurs.
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De l’extérieur, on a pu voir les dernières personnes sur le toit être descendues par les keufs, on a pu leur crier “On vous aime!!” et les entendre répondre “Bisous!” c’était vraiment cool.
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Après, pour les personnes de l’intérieur, on est fouillé.es un.e par un.e par les flics, y‘a des types des renseignements qui essaient de prendre des photos de tout le monde et qui filment chaque personne avec une caméra (comme si les drones c’était pas suffisant). On est toustes menotté.es et emmené.es dans des camions direction le comico de Montreuil. Là-bas, c’est la pagaille, les flics mélangent toutes les affaires et se perdent dans la paperasse, iels savent pas qui mettre dans quelle cellule car y‘a plein de personnes trans. La cis-confusion est palpable, ça sort des “hermaphrodite”, ne sachant pas comment genrer une personne. En vrai, les keufs s’attendaient pas à ce qu’on soit aussi nombreuxses, jeunes et TPG. Iels remplissent une cellule avec 11 personnes, une autre avec 14 et isolent les mineur.es. Là, on n’a pas le droit de manger, de boire, ni de pisser. Il fait super chaud, et on reste 8 heures entassé.es dans des cellules où on peut s’allonger que si y‘a 10 personnes assises et 4 en position debout. Mais on chante et on entend les copaines qui répondent dans la cellule d’à côté. On essaie comme on peut de prendre soin les un.es des autres, de se donner des derniers conseils et de se rassurer ensemble. On finit par être toustes transféré.es dans d’autres comicos (personne ne reste seul.e), peut-être à cause du rassemblement à 18 heures à Montreuil prévu en cas d’expulsion de la Baudrière. C’est reparti pour un trajet dans des camions où il fait tellement chaud qu’on respire mal. À moins d’être trop serrés, les serflex glissent à cause de la sueur, les keufs roulent super vite et comme on n’a pas mangé ni bu depuis l’expulsion, on n’est vraiment pas bien.
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Dispersé.e.s dans les comicos, pour la plupart dans des cellules individuelles, on continue de chanter, on dort beaucoup et surtout on attend de savoir si on est prolongé.es. En audition, on nous dit qu’on est mis.es en GAV (garde–à–vue) pour violence avec arme (eau?) sur personne dépositaire de l’autorité publique (=les flics) et violation de domicile (chez nous?) puis on nous rajoute une supplétive pour refus de signalétique (refus de donner ses empreintes digitales et d’être pris.es en photo). Personne n’avait ses papiers mais la signalétique n’a pas été prise de force. Tout le monde est sorti de GAV entre midi et 18h le 23 août. Iels ont même laissé sortir une personne sous X. Cependant, on n’oublie pas les violences physiques, transphobes qui ont visé plusieurs d’entre nous. C’était aussi un moment stressant et éprouvant, d’autant plus que c’était la première garde-à-vue de pas mal de monde. Pour l’instant, une enquête préliminaire a été ouverte et les personnes sont sorties sans rien des comicos mais les keufs ont bien rappelé qu’iels pouvaient être reconvoqué.es.
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Le jour même, les soutiens se réunissent vers 14h pour: organiser la manif de 18h, le soutien des 44 personnes en garde-à-vue (26 de la Baudrière, 3 des Midis du MIE, 15 soutiens), les Digitales et écrire un premier communiqué sur ce qui s’est passé. C’était un peu la panique, on s’attendait pas vraiment à ce que 15 soutiens soient embarqué.es. Au final, y’avait quand même plein de solidarité, venant parfois de personnes qu’on n’avait jamais vues et ça fait chaud au coeur. Des gens ramènent même de la bouffe, et proposent de l’aide pour l‘anti–répression. 18h arrive très vite et au rassemblement, on retrouve des copaines, y’a des prises de parole et de la musique. À peu près au même moment, la quinzaine de soutiens partie en garde-à-vue sort.
Le lendemain, vers 11h, des personnes qui étaient à l’intérieur de la Baudrière pendant l’expulsion commencent à sortir des comicos. On se retrouve et on arrive vite à recouper les infos et à établir une liste de qui a été envoyé dans quel commissariat. Tout le monde a été dispersé de Montreuil à Clichy-sous-bois, Livry-Gargan, Neuilly-sur-Marne, Noisy-le-grand, Le Raincy et Gagny. On s’organise et des personnes vont attendre devant les comicos pour que personne ne sorte seul.e, ce qu’on a plus ou moins réussi. C’était trop cool de retrouver tout le monde et de manger ensemble !
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C‘est drôle de voir tout ce qu’il y a dans les média, y‘a même des articles qui ont étés lus par les OPJ (officiers de police judiciaire) pendant la GAV, c’était un peu la surprise de voir l’ampleur que ça prenait. On constate vite que la mairie continue de mentir, notamment sur la possibilité d’un dialogue pour un relogement. La réunion dont le maire parle est une réunion qui a été organisée dans le dos de la Baudrière avec la commissaire, une adjointe de la mairie et quelques voisin.es hostiles où iels donnent des conseils pour faire accélérer l’expulsion, porter plainte et criminaliser les habitant.es. Qu’on soit bien clair, la mairie ne s’engage jamais à reloger les squatteureuses, pour la Baudrière elle affirme devant les voisin.es mettre la pression à la préfecture pour que l’expulsion ait lieu le plus rapidement possible. Par ailleurs, le maire certifie qu’il n’y a pas de permis de construire alors qu’il est signé par la mairie et affiché sur le bât rue Voltaire depuis cet hiver. Parfois ce qui est dit dans la presse est un peu cringe, mais ça fait plaisir de voir que l’info tourne partout.
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Les choses ont continué à aller très vite, c’était difficile de se dire que dès le lendemain c’était déjà les Digitales. C’était le rush de partout mais ça a été cool de revoir tout le monde sur un temps plus long, d’avoir pu danser, chanter ensemble… Ne pas se lâcher après l’expulsion et la sortie de GAV a été important, c’était essentiel de pouvoir être là pour celleux qui en avaient besoin, et plus encore de pouvoir partager des moments de joie ensemble. Juste revoir les sourires sur les visages fatigués de tout le monde permet de faire redescendre le stress accumulé et de se redonner de la force pour la suite.
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Faut quand même dire que maintenant, la Baudrière est murée, des vigiles et des chiens gardiennent le bât et l’huissier refuse que les affaires soient récupérées prétextant que ce serait insalubre et qu’il ne reste pas d’affaires à l’intérieur. Franchement, l’huissier il n’a même pas quitté le rez-de-chaussée vu comment l’escalier était encombré. Ce bât on l’a défendu, on l’a pas offert aux keufs, à la mairie ou au proprio, ils ont du venir le chercher, et avec beaucoup de moyens. Ça fait plaisir et un peu bizarre de repasser devant la Baudrière et voir toutes nos banderoles encores attachées et les barricades du rez–de–chaussée encore en place et à peine abîmées. Pour l’autonomie TPG et contre la gentrification et la propriété privée, on se défend, et ça c’est stylé.
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Merci les totos queeros et bien joué les PD !!!
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TRADUZIONE ITALIANA :
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“Queers ! Arrabbiat3 ! Difendi la Baudrière !” : Storia colletiva della difesa dello sgombero della Baudrière
Volevamo fare un testo dopo lo sgombero della Baudrière il 22 di agosto 2023, per raccontare ciò che si è vissuto e condividere una storia collettiva.
Siamo riuscit3 a mettere in comune ciò che si è passato prima dello sgombero, durante e dopo, sia all’interno che all’esterno dell’edificio.
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Speriamo che queto testo darà la forza a tutt3 l3 amic3 TPG* (*”Trans, PD, Gouine”, per Trans Frocio, Lesbica) che occupano per la nostra autonomia comune.
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Il 16 agosto abbiamo ricevuto una risposta negativa alla nostra richiesta di proroga alla JEX (giudice dell’esecuzione). La Baudrière potrà quindi essere sgomberata a partire dal 21 agosto. Eravamo trist3, ma da quel momento in poi tutto si è accelerato: la costruzione delle barricate, l’organizzazione del Digitales (festival delle ecologie velenose), il trasloco di tutte le cose e le attrezzature che non volevamo perdere… Abbiamo anche colto l’occasione per trasmetterci molte utili conoscenze pratiche, in particolare sul fai-da-te. Il sostegno è arrivato gradualmente durante il periodo dello sgombero e la sera del 20/08 eravamo tra i 20 e i 30 all’interno. L’ultimo giorno prima dell’inizio dello sgombero, abbiamo continuato con le barricate e con riunioni su riunioni. Era noioso e lungo, ma abbiamo potuto discutere collettivamente delle nostre volontà e limiti, e fare punti anti-repressione per essere tutt3 consapevoli della situazione. Abbiamo scritto un protocollo per lo sgombero, organizzato l’autogestione della casa, istituito giri di guardia fino alle 7.30… Ogni sera (solo il 20 e il 21, perché lo sgombero è stato così rapido), ci siamo riunit3 per informarci a vicenda e definire il protocollo se lo sgombero fosse avvenuto la mattina successiva. Questo ha ridotto notevolmente lo stress collettivo e ha evitato il panico.
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Il 22 agosto, poco prima delle 7, le due persone sul tetto hanno visto arrivare davanti al Baudrière 5 auto della sicurezza, da cui sono scese 7 guardie. Alcune persone iniziano a svegliarsi quando le sentono e rimangono vigil3. C’è un momento di negazione, pensando che sia strano perché è un po’ tardi per uno sgombero e la polizia non è ancora arrivata. Alle 7 del mattino, le camionette della polizia arrivano gradualmente e non ci sono dubbi. Molt3 erano già svegli quando hanno bussato alle loro porte. I fuochi d’artificio esplosi dal tetto svegliano il quartiere e segnano l’inizio dello sgombero. All’interno, tutt3 erano calm3 e pront3 e il protocollo è stato avviato. La squadra sul tetto è salita e ha iniziato a ballare con Wejdene* (*artista francese).
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Era l’inizio di una grande operazione. Il quartiere è stato isolato, era presente il prefetto di Seine-Saint-Denis in persona e sono state mobilitate diverse unità di polizia: una quindicina di agenti della brigata d’intervento (BI), mezzo plotone di gendarmeria mobile, una compagnia di sicurezza repubblicana (CRS), una compagnia di sicurezza e di intervento (CSI), la brigata anticrimine (BAC) di Montreuil e, molto potenzialmente, l’intelligence territoriale (RT). C’erano anche 3 droni (abbiamo visto, dopo l’evento, un decreto prefettizio emesso il giorno prima che autorizzava l’uso di droni per lo sgombero di uno squat a Montreuil), agenti dell’Enedis, vigili del fuoco e persone della prefettura (non sappiamo perché). Si tratta di circa 200 persone sotto le nostre finestre e nelle strade circostanti. È stato l’inizio di 4 ore in cui abbiamo visto i/le poliziott3 lottare contro le nostre super barricate!
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Fuori sono arrivat3 i/le sostenitor3, ma la polizia ha impedito loro di avvicinarsi all’edificio e sono stat3 relegat3 sul retro di Place de la République. Tuttavia, hanno visto le persone sul tetto de la Baudrière che gridavano “Difende il tuo squat, barricateti dentro! I Trans PD Gouines si barricano!” I messaggi hanno iniziato a circolare sui social network e il sostegno è continuato ad arrivare.
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All’interno, tutt3 erano indaffarati: alcun3 lanciavano coriandoli, fogli di carta o acqua, altri scandivano slogan super stilosi come “Queers! Arrabiat3! Difende la Baudrière!” Fin dall’inizio è stata lanciata la playlist per lo sgombero e la musica iconica ha riecheggiato nell’edificio.
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I/le poliziott3 stanno lavorando alle porte esterne di Rue Voltaire e Rue République: due porte in Rue Voltaire e una in Rue République. In Rue Voltaire stanno lavorando in silenzio perché nell’edificio non c’è nessun3. Ma hanno avuto difficoltà perché 3 piastre anti-squatting e una piastra di legno con oggetti di scena erano state posizionate contro una scala. In Rue de la République, la polizia ha iniziato ad attaccare la porta d’ingresso con un ariete a mano (lol) e si è resa conto che sarebbe stato complicato, essendo la porta una tapparella abbassata con radiatori in ghisa in 40 cm di cemento dietro di essa. Una volta riusciti a entrare nell’edificio sul lato Voltaire, sono passat3 al cortile che collega i due edifici e hanno iniziato ad attaccare la porta che conduce all’edificio residenziale di rue de la République. Contemporaneamente, i/le gendarm3 sono entrat3 nel cortile dell’appezzamento adiacente (l’appezzamento appartiene allo stesso proprietario de la Baudrière ed è affittato da les Midis du MIE, un’associazione che aiuta i minori stranieri non accompagnati). La polizia ha approfittato della situazione per arrestare 3 persone che vivono lì. Nel cortile dei vicini c’è una scala esterna che sale per 3 piani e raggiunge quasi il tetto della Baudrière. I/le gendarm3 mobil3 sono salit3 ma sono tornat3 giù perché l’accesso era sbarrato e richiedeva un po’ di arrampicata. Escono dal cortile e tornano in strada con i/le loro collegh3. I/le poliziott3 continuano a martellare la porta del cortile. Preparano un cilindro idraulico e poi si fermano perché sono stat3 colpit3 dalla polvere dell’estintore. La porta resiste ancora. Tirano fuori una smerigliatrice e, proteggendosi con gli scudi, sminuzzano i cardini della porta. Sbagliato, l’avevamo previsto e la porta rimane nel suo telaio anche senza i cardini (spoiler: ci sono 4 barre di ferro che tengono la porta e 2 puntelli che impediscono di spingerla dentro). Cercano quindi di aprire la porta, ma è davvero solid
a, con diversi strati di materiali diversi tenuti insieme. La Baud è un CASTELLO FORTE!!! Sembra uscito da un film, non si può vedere all’interno perché tutto è barricato, e ci sono persone che gridano “Stanno attaccando la stanza di X con le scale, dobbiamo gettare acqua!!!”, una vibe un po’ assedio del Medioevo.
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Fuori, i/le sostenitor3 sono stat3 allontanat3 da Place de la République. Arrivat3 in rue de Paris, hanno cercato di bloccare la strada per deviare le auto verso la polizia. Non ha funzionato molto bene e quando hanno sentito che la BI aveva raggiunto il tetto, hanno cercato di tornare verso la Baudrière, cantando a gran voce i loro slogan per alcuni minuti. Hanno parlato con i/le vicin3 sconcertat3 ai margini della piazza, spiegando che l’unico scopo di questa forza sproporzionata era quello di mettere le persone in strada perché non pagavano l’affitto. Ma una fila di agent3 di polizia si è avvicinata e ha impedito loro di avvicinarsi e una colonna di poliziott3 ha rapidamente invaso il piccolo raduno, seminando il panico. Alcun3 sono stat3 arrestat3, altr3 sono scappat3 verso Place de la Fraternité dove la polizia li ha raggiunti e ha arrestato altre persone. In totale, 15 persone sono state arrestate intorno alle 9 del mattino e hanno dovuto aspettare 2 ore sotto il sole e senza acqua in Place de la République prima di essere portate via in un camion sovraccarico per 10 ore in custodia della polizia. Poiché era la polizia di Montreuil a effettuare gli arresti, erano estremamente arrabiat3. Alcun3 companer3, che già conoscevano, se la stavano prendendo molto male (placcate, ammanettate e serrate al massimo, insulti LGBTQIAfobici, minacce di violenza sessista e sessuale). Nel talkie dei/delle poliziott3 che li/le hanno picchiati, li/le sentivano in preda al panico: “tutte le uscite sono sbarrate, tutto è di cemento, è impossibile sgomberare lo squat” e “dovremo usare la via di mezzo se non riusciamo a entrare”, così si sono fatti una bella risata e hanno colto l’occasione per prenderl3 in giro.
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Ancora una volta l3 poliziott3 sono entrat3 nel cortile dell3 vicin3, ma questa volta con gli scalator3 della BI (brigata d’intervento). Sono salit3 per le scale, seguit3 da una decina di gendarm3 mobil3. In cima alle scale, si sono mess3 in cordata e hanno iniziato a salire sul tetto della casa padronale, prima di passare al tetto di La Baud. È un tetto di ardesia molto ripido, quindi scivolavano. Alla fine si sono arrampicat3 su una grondaia che collega la scala della casa padronale al nostro tetto. L’operazione non è stata molto complicata di per sé, ma poiché hanno dovuto arrampicarsi e assicurarsi per scendere da un’altezza di 1 m con i pioli della scala, ci è voluta almeno un’ora. Intanto, la porta regge ancora.
Sul lato della piazza della République, l3 pompier3 iniziano a demolire le nostre barricate (come se non ci fossero già abbastanza poliziott3 a farlo). Provano a spaccare il cemento del cancello, ma è inutile, è troppo spesso. Abbattono le sbarre delle finestre del piano terra, ma dietro i vetri ci sono diversi strati di barricate. Imperterriti, si arrampicano fino alle finestre del 1° piano con una scala, ma subito tornano giù perché inzuppati d’acqua e non potevano lavorare protetti da una scala. Dall’interno, le persone hanno allestito una barricata di emergenza sulla finestra attaccata dai vigili del fuoco, per ogni evenienza. L3 vigil3 del fuoco sono dell3 collaborazionist3, fuck il 18* anche. (*è il numero di telefono dell3 pompier3. E‘ una referenza all’espressione “fuck le 17” che diciamo spesso per la polizia).
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Torniamo sul tetto. Arrivano l3 poliziott3 della BI e noi non facciamo molto se non lanciare foglie e coriandoli in aria mentre continuiamo a ballare e cantare a ritmo di musica, perché ci sono ancora 3 droni che ci riprendono per tutto il tempo. Si complimentano con la nostra linea di vita (la corda a cui abbiamo attaccato le nostre imbracature per non cadere dal tetto) e installano la loro nello stesso punto. Sono in 6 o 7 sul tetto e chiedono aiuto ai colleghi di sotto. Fa caldo e tentano di prenderci l’acqua di dosso, ma senza successo. Esitano a calarci subito, aggrappati a loro, ma alla fine decidono di farci entrare nella Baudrière attraverso una finestra all’ultimo piano, in modo da poter scendere le scale e uscire semplicemente dalla porta sul lato del cortile (che non erano ancora riusciti ad aprire). Con uno colpo di gambe, hanno aperto la finestra e fatto entrare alcune persone dal tetto del 3° piano. Pensavamo che sarebbe stato difficile per loro se ci fosse stata una barricata alle finestre del 3° piano, dato che non avevano alcuna attrezzatura.
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Da lì, non è stato più divertente. Sul tetto facevamo uno spettacolo, ballavamo, vedevamo tutt3 l3 poliziott3 che lottavano per ore sulle barricate, gridavamo slogan e vedevamo tutt3 il sostegno. Ma quando siamo entrat3, non abbiamo potuto fare nulla, siamo stat3 perquisit3 e mess3 in una stanza dove siamo stat3 sorvegliat3. L3 poliziott3 erano disgustat3 di aver lavorato così duramente per tanto tempo e puzzavano di piscio, così si sono vendicat3. Ci strappano le cuffiette, ci sequestrano le imbracature e quando cerchiamo di avvertire l3 nostr3 compagn3 di sotto che l3 sbirr3 stanno scendendo, ci afferrano e ci scaraventano violentemente nelle stanze (cadiamo sui materassi, quindi va bene). Cerchiamo di aprire le finestre per gridare ancora un po’, ma l3 poliziott3 le chiudono. Il loro piano era di scendere al piano di sotto e aprire la porta dall’interno per farci uscire al piano di sotto. Di per sé non era una cattiva idea, ma le squadre all’interno avevano talmente intasato le scale tra il primo e il piano terra e legato tutto quello che trovavano con fili di rame che finirono per tornare al piano di sopra per avvertire il loro capo che ci sarebbero volute altre due ore per sgomberare tutto. Uno di loro scende di nascosto per aprire la nostra barricata dall’interno. Si congratulano con l3 compagn3 in cucina, dicendo “francamente, le vostre barricate sono davvero ben fatte, gli oggetti di scena stanno resistendo molto bene”. Quando arrivano l3 poliziott3, l3 amic3 sono sedut3 tranquillamente in cucina, bevendo una tazza di tè e cercando di recuperare alcune delle cose rimaste in cucina per non perderle (lampada, padella, pelapatate…).
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Poiché l’accesso interno era bloccato, la polizia non ha avuto altra scelta che far uscire le persone dal primo piano attraverso una finestra, una alla volta, usando una scala, e le persone dal tetto usando una piattaforma aerea (braccio di sollevamento automatico, grazie ai vigili del fuoco). La piattaforma aerea, comunque, è davvero di classe.
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Dall’esterno abbiamo potuto vedere le ultime persone sul tetto che venivano calate dalla polizia, abbiamo potuto gridare “Vi vogliamo bene!…” e sentire la loro risposta “Baci!…” è stato davvero bello.
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Poi, per le persone all’interno, veniamo perquisit3 un3 per un3 dall3 poliziott3, ci sono ragazzi dell’intelligence che cercano di fotografare tutt3 e riprendono ogni persona con una telecamera (come se non bastassero i droni). Veniamo tutt3 ammanettat3 e portat3 in camion al commissariato di Montreuil. Lì è un casino, l3 poliziott3 confondono tutti i casi e si perdono nelle scartoffie, non sanno chi mettere in quale cella perché ci sono così tante persone trans. La confusione cis è palpabile, viene fuori dagli “ermafroditi”, che non sanno come classificare una persona. In realtà, l3 poliziott3 non si aspettavano che fossimo così numeros3, giovan3 e TPG (cioè?). Hanno riempito una cella con 11 persone, un’altra con 14 e hanno isolato l3 minor3. Non ci è permesso mangiare, bere o pisciare. Fa un caldo infernale e passiamo 8 ore stipat3 in celle dove ci si può sdraiare solo se ci sono 10 persone sedute e 4 in piedi. Ma cantiamo e sentiamo l3 nostr3 amich3 rispondere nella cella accanto. Cerchiamo di fare del nostro meglio per prenderci cura l’un3 dell’altr3, darci gli ultimi consigli e rassicurarci a vicenda.
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Spars3 per i commissariati, la maggior parte in celle individuali, abbiamo continuato a cantare, dormito molto e, soprattutto, aspettato di sapere se saremmo stat3 prolungat3. All’udienza ci è stato detto che eravamo in GAV (*la Garde à Vue, o “GAV” e una perioda di tratteniamo doppo l’arresto) per violenza con arma (acqua?) contro un’autorità (=poliziott3) e violazione di domicilio (in casa nostra?), poi ci è stato aggiunto un capo d’imputazione per aver rifiutato di dare la nostra carta d’identità (rifiutando di dare le nostre impronte digitali e di farci fotografare). Nessun3 aveva i documenti, ma l’identificazione non è stata presa con la forza. Tutt3 sono stat3 rilasciat3 dalla polizia tra mezzogiorno e le 18:00 del 23 agosto. Una persona è stata rilasciata anche sotto la X. Tuttavia, non abbiamo dimenticato la violenza fisica e transfobica che ha preso di mira molti di noi. È stato anche un periodo stressante e difficile, tanto più che per molte persone si trattava della prima GAV. Per il momento è stata aperta un’inchiesta preliminare e le persone hanno lasciato i commissariati senza nulla, ma l3 poliziott3 ci hanno ricordato che potrebbero essere convocat3 di nuovo.
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Lo stesso giorno, l3 sostenitor3 si sono riunit3 intorno alle 14.00 per organizzare la manifestazione delle 18.00, il sostegno alle 44 persone in custodia (26 di La Baudrière, 3 di Midis du MIE, 15 sostenito3), le Digitales (il festival di ecologia politica) e scrivere un primo comunicato stampa su quanto era accaduto. C’è stato un po’ di panico, perché non ci aspettavamo che 15 sostenitor3 venissero arrestat3. Alla fine, c’è stata comunque molta solidarietà, a volte da parte di persone che non avevamo mai visto prima, e questo ci ha scaldato il cuore. Alcune persone hanno persino portato del cibo e si sono offerte di aiutare la campagna antirepressione. Le 18.00 sono arrivate molto velocemente e alla manifestazione ci siamo incontrat3 con l3 amic3, ci sono stat3 discorsi e musica. Verso la stessa ora, la quindicina dell3 sostenitor3 che erano stat3 pres3 in GAV sono stat3 rilasciat3.
Il giorno dopo, verso le 11, alcune delle persone che erano state all’interno della Baudrière durante lo sgombero hanno iniziato a uscire. Ci siamo riunit3 e siamo riusciti3 rapidamente a fare un controllo incrociato delle informazioni e a stilare una lista di chi era stat3 mandat3 in quale stazione di polizia. Tutti erano dispersi da Montreuil a Clichy-sous-bois, Livry-Gargan, Neuilly-sur-Marne, Noisy-le-grand, Le Raincy e Gagny. Ci siamo organizzat3 e le persone hanno aspettat3 fuori dai commissariati in modo che nessun3 uscisse da sol3, cosa che siamo più o meno riuscit3 a fare. È stato bellissimo incontrarsi con tutt3 e mangiare insieme!
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È divertente vedere tutta la copertura mediatica, ci sono persino articoli che sono stati letti dagli OPJ (ufficiali di polizia giudiziaria) durante il GAV, è stata un po’ una sorpresa vedere fino a che punto si stava svolgendo. Ci siamo presto res3 conto che il Comune continuava a mentire, in particolare sulla possibilità di dialogare sulla questione degli alloggi. L’incontro di cui parla il sindaco è una riunione organizzata nel retro della Baudrière con il commissario, un vicesindaco e alcun3 vicin3 ostil3, durante la quale hanno dato consigli su come accelerare lo sfratto, presentare una denuncia e criminalizzare l3 resident3. Per essere chiar3, l’ufficio del sindaco non si è mai impegnato a ricollocare l3 squatters; e nel caso di La Baudrière ha dichiarato di fronte ai vicini che stava facendo pressione sulla prefettura per eseguire lo sgombero il più rapidamente possibile. Inoltre, il sindaco sostiene che non esiste alcuna autorizzazione edilizia, anche se è stata firmata dal municipio e affissa sull’edificio di rue Voltaire da quest’inverno. A volte ciò che viene detto dalla stampa è un po’ cringe, ma è bello vedere che la notizia si sta diffondendo.
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Le cose si sono svolte molto velocemente ed era difficile immaginare che il giorno dopo ci fossero già les Digitales. C’era fretta dappertutto, ma è stato bello rivedere tutt3 per un periodo più lungo, poter ballare e cantare insieme… È stato importante non lasciarsi andare dopo l’espulsione e la liberazione dalla GAV, ed è stato fondamentale essere present3 per chi ne aveva bisogno, e ancora di più poter condividere momenti di gioia insieme. Il solo fatto di vedere i sorrisi sui volti stanchi di tutt3 ha abbattuto lo stress accumulato e ci ha dato forza per il futuro.
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Va detto, però, che la Baudrière è ora murata, con guardie e cani che sorvegliano l’edificio, e l’ufficiale giudiziario si rifiuta di consentire il recupero degli effetti personali con il pretesto che sarebbe antigienico e che non ci sono effetti personali all’interno. Francamente, l’ufficiale giudiziario non ha nemmeno lasciato il piano terra, visto l’ingombro delle scale. Non l’abbiamo consegnato alla polizia, al comune o al padrone di casa, sono dovuti venire a prenderlo loro, e con molte risorse. È un piacere e un po’ strano passare di nuovo davanti al Baudrière e vedere tutti i nostri striscioni ancora attaccati e le barricate al piano terra ancora al loro posto e solo leggermente danneggiate. Stiamo lottando per l’autonomia del TPG e contro la gentrificazione e la proprietà privata, e questo è figo.
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Grazie, totos (*sopranomme dell3 autonomist3 politic3) queer, e ben fatto, frocio !!
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Pour plus d’infos :
-une future brochure sur nos super barricades!!!