Ce texte témoigne de la rencontre entre les organisateurices du festival d'écologies anarchistes les Digitales, dont certainEs habitantEs du squat de la Baudrière, et des membres du Convoi de l'eau en Août 2023 . Le vendredi 18 août 2023, un Convoi de l'eau à l'ampleur inédite de 700 vélos et plusieurs dizaines de tracteurs s'est élancé depuis les abords de Sainte-Soline. Organisé par Bassines non merci, la Confédération paysanne et de nombreux autres acteur·ices, le Convoi est composé de 4 pelotons, s’étend sur 3km et s'apprête à traverser l'ouest de la France jusqu'à Paris, le 26 août. Au même moment la Baudrière, squat anarcha féministe transpdgouine, ouvert depuis presque 2 ans à Montreuil, s'active suite à une décision de justice rendue le 16 août, refusant d'octroyer à ses habitantEs un délai d'occupation supplémentaire. Au coeur de l'été, tout s'enchaîne : barricades, nouvelle ouverture de squat, déménagement et organisation de la 3ème édition des Digitales, festival d'écologies politiques se pensant et se pratiquant depuis les marges. Le squat est expulsable dès le 21 août mais compte bien se défendre (1) et organiser la saison estivale des Digitales, prévue du 24 au 27 août ! L'arrivée du Convoi de l'eau en Ile-de-France doit se faire l'avant-dernier jour du festival et se conclure par une soirée de rencontre et de fête, à la Baudrière. Le symbole est fort : un mouvement écologiste orienté vers la défense des communs, ancré dans des espaces ruraux (reprise de terres arables* et lutte contre leur bétonisation dans le cadre de grands projets inutiles et contre la privatisation de l'eau) avec un squat trans pédé gouine féministe mêlant des existences marginalisées. Ces luttes sont mêlées parce qu'il existe une pluralité d'habitats écologiquement radicaux : comme les ZAD et les actions de défense des communs prônées par des mouvements écologistes, le squat urbain, l’occupation, l'organisation et la solidarité dans les quartiers populaires s’opposant à la propriété privée, à l’appropriation des ressources, à la ville quadrillée et métropolisée, aux espaces marchands. En ville, des dynamiques d’embourgeoisement ségrèguent et servent de justification à la bétonnisation des banlieues. Face à cela, nous luttons pour dessiner et faire exister d’autres perspectives, celles d’un monde plus vivable avec d’autres manières d’habiter, où les habitantEs sont une force revendicatrice, une puissance capable d’agir. De plus, les ravages écologiques impactent de mille façons différentes les dimensions inséparablement naturelles, culturelles, sociales et économiques de nos vies. Ils recoupent les autres formes d’oppressions, qu’elles soient néocoloniales et racistes, cis-hétéro-patriarcales, validistes, classistes. Cela nous impose de considérer nos luttes écologistes comme plurielles et complexes. C’est pour cela qu’il nous paraît essentiel de parler deS écologieS et de les faire exister aux yeux de toustes. Le Mardi 22 août, le Convoi se rapproche d'Orléans quand, au petit matin, la Baudrière est attaquée par les flics. Au mégaphone et sur les boucles signal, l'expulsion est suivie en direct depuis les routes du Loiret - la Baud résistera pendant plus de 4 heures, grâce aux super barricades et à la détermination de ses habitantEs et leur soutien à défendre leur maison (2) ! À midi, 44 personnes sont placées en garde à vue dont 26 personnes qui occupaient la Baudrière. Une opération d’ampleur, mobilisant près de 200 flics, tout ça pour qu’un bâtiment vide depuis plusieurs années soit remis à son propriétaire, l’Église catholique, qui détient à elle seule près de 700 millions d'euros de biens immobiliers ! Malgré cette expulsion, de nombreuses personnes restent mobilisées pour que les Digitales se déroulent comme prévu.Il faut cependant mettre en place des plans alternatifs, réorganiser l'accueil du Convoi de l'eau, la communication et le festival. Le Convoi de l'eau était "une grosse machine", coordonné par trois organisations nationales s'appuyant sur des collectifs locaux à chaque étape. L'étape parisienne n'était claire pour personne, ni dans son contenu ni dans ce qu'elle devait représenter et il fut même question à plusieurs reprises de tout simplement l'annuler. Paris se trouvant à plusieurs centaines de kilomètres d'Orléans, l'étape précédente, cela représentait toute une logistique, avec son lot de barnums, lumières et toilettes sèches. Ce manque d'intérêt pour l'étape parisienne - un territoire géographiquement déconnecté de la question des méga-bassines du marais poitevin - tout en laissant une certaine liberté au collectif, impliquait que tout était à faire sur place. La charge de travail qu'implique une mobilisation d'ampleur, associée au manque de temps et de communication, a rendu quasiment impossible le temps de la discussion qui nous aurait permis de prendre du recul par rapport à nos pratiques. Malgré les désirs initiaux, ces deux mois d'organisation de l'arrivée du Convoi de l'eau à Paris devant le ministère de la transition écologique et en soutien à la Baudrière, ont par moments ressemblé à un mélange d'idées inabouties par manque de coordination entre les diverses organisations. En parallèle de l'organisation des Digitales, cette liaison politique s'est accompagnée, du côté des habitantEs de la Baudrière, de craintes vis-à-vis de l'héritage politique des Soulèvements de la terre (ayant rejoins tardivement l'organisation du convoi de l'eau à cause de la menace de leur dissolution) et de leur généalogie* qui a marqué le milieu politique écologiste radical autour de la zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes. En effet, de nombreux écrits ont documenté les conflits et les dynamiques de rapports de pouvoir qui ont eu cours à la ZAD de NDDL avant 2018 et lors des négociations avec l'Etat, après l'abandon du projet d'aéroport. Cet héritage politique a suscité de nombreuses discussions au sein de la Baudrière : Comment dépasser à la fois les écrits et les "on dit" du milieu militant tout en écoutant les traumatismes et aspirations politiques de certainEs qui ont vécu ces luttes ? Pour certainEs, construitEs sur une culture politique anti-appeliste, il était catégorique de ne pas s'organiser avec les Soulèvements de la terre, émergeant de Notre-Dame-des-Landes. Ce rejet provient de ne pas s'affilier aux perspectives émanant du texte de l'Appel. C'est pour elleux un modèle qui, sous prétexte d'efficacité au sein des luttes, ne porte pas assez l'horizontalité et empêche les réflexions et remises en questions nécessaires pour traiter des violences qui peuvent exister dans nos milieux militants. On pense que ces craintes font écho aux interrogations de toute une partie du milieu militant vis-à-vis de la dynamique des Soulèvements de la terre. Leur capacité à réunir une composition large autour de modes d'actions offensifs (blocage, occupation, désarmement) et à organiser des mobilisations d'ampleur nationale, suscite l'intérêt de toutes celleux qui veulent penser la perspective d'une victoire tout en se méfiant de la verticalité de l'organisation des Soulèvements de la terre. Au sein de la dynamique de ces derniers, les comités locaux, tout jeunes et totalement autonomes par rapport au groupe dont ils émanent portent à la fois cet héritage (puisqu'ayant choisi de se revendiquer des Soulèvements de la terre) et la volonté de se servir de cette "coquille" pour y mettre localement leurs propres aspirations démocratiques. Les craintes citées ont, du côté des habitantEs de la Baud, créées de continuels désaccords entre elleux, ce qui a entrainé un désinvestissement partiel dans l'organisation des Digitales. Des espaces de discussions politiques ont manqué entre nos deux collectifs, à la fois pour se prémunir des préjugés, pour échanger sur le mode d'organisation du Convoi de l'eau et sur les conséquences que ça pouvait avoir sur nos collectifs. La journée du samedi était le temps fort de la rencontre entre le Convoi et les digitales. Cela a vraiment marqué un pic dans le festival tant au niveau du monde, de la programmation (4 ateliers en simultané le matin) que du stress engendré. À l’occasion de la manifestation du Convoi l’après-midi et de la soirée, la cantine des Daronnes en Lutte - qui a d’ailleurs assuré sur tout le festival – a réussi le challenge de préparer 2 000 sandwichs dans la journée du samedi. La soirée a été vive en émotions puisqu’on a accueilli plus de 1200 personnes venues fêter la fin du Convoi de l’eau et soutenir les collectifs MaricoLandia (3) et Marokkueer Zawya (4), avec entre temps une manif devant la mairie de Montreuil en soutien à la Baudrière expulsée. On a fait le pari, risqué, que deux mondes pourraient faire lien en contexte festif. Un protocole de lutte contre les agressions avait été mis en place par l'équipe des Digitales, en s'inspirant largement du taff réalisé par les copaines du collectif "Festivités Fight Sexisme" (5). L'application du protocole et l'équipe bienveillance (qui avait été très peu pensée en amont et organisée au dernier moment entre l'équipe de la Baud et celles du Convoi de l'eau qui ne se connaissaient pas) étaient fragiles. Ce n'a pas empêché que des actes de transphobie et de remarques racistes aient lieu tout du long de la soirée. Les personnes à l'entrée de la soirée ont par exemple subi des mégenrages par centaines, des agressions et des violences verbales par des personnes qui ne comprenaient pas le cadre de la soirée. En connaissance de cause, rappelons que ce genre d'agressions peuvent se perpétrer aussi bien lors de soirées queer féministe que dans des espaces mixtes. Les "safe" spaces n'existent pas mais nous pouvons créer des espaces festifs et de rencontre où la vigilance et la pédagogie portées aux oppressions sont omniprésentes. Cela demande de penser nos stratégies de lutte depuis la nécessité de prendre soin des un.es et des autres. Le festival des Digitales était un temps fort, à la fois pour rester ensemble et solidaires au lendemain de l'expulsion de la Baudrière, et pour permettre aux participantEs du Convoi de l'eau de célébrer la fin de leur périple. Comment faire pour que cette rencontre ne soit pas juste un partage d'espace festif entre deux groupes qui ne feraient pas vraiment ensemble ? Comment en faire davantage qu'un symbole, qu'une volonté de liaisons politiques qui peine à se réaliser concrètement et à se prolonger ? Comment construire des complicités durables, en considérant la diversité de nos expériences et de nos pratiques au sein des luttes écologistes ? Affaire à suivre ... Lexique (*): arable = terre qui peut être labourée généalogie = leur filiation, leurs origines, leur histoire (1) https://labaudriere.noblogs.org/post/2023/08/17/pourquoi-defendre-la-baudriere-fr-en/ (2) https://labaudriere.noblogs.org/post/2023/09/01/queers-veners-defends-la-baudriere-recit-collectif-de-la-defense-et-de-lexpulsion-de-la-baudriere/ (3) https://www.instagram.com/maricolandiacolectiva/ (4) https://www.instagram.com/marokkueerzawya/ (5) http://lesresistantes2023.fr/organisation-benevoles/
“Queers ! Veners ! Défends la Baudrière !” : récit collectif de la défense et de l’expulsion de la Baudrière [FR-IT]
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TRADUZIONE ITALIANA :
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-une future brochure sur nos super barricades!!!
🌟 Ici la Baudrière expulsée 🌟 [FR-EN-ESP]
Mardi 22 août, à 6h à Montreuil, a eu lieu l’expulsion de la Baudrière, squat anarcha-féministe TransPédéGouine. Ce lieu était, depuis novembre 2021, un espace d’habitation, d’organisation politique et de soin, qui a vu passer de nombreuses personnes et accueilli de nombreuses luttes. La Baudrière s’est défendue avec des confettis et des barricades pour résister le plus longtemps possible, pour continuer à faire vivre l’autonomie TransPédéGouine féministe. Les personnes sur place ont tenu pendant 5h aux assauts des keufs, notamment sur le toît.
Les moyens qui ont été mis en place sont hallucinants : plus de 100 policier.es sur place, dont la Brav-M, la BAC, la BRI, une brigade de cordistes, un groupe de sécurité privée, un camion de pompiers avec une nacelle, des techniciens ENEDIS, 3 drones… Le quartier a été complètement bouclé pendant une demi-journée.
Après plus de 5h de siège et des tentatives infructueuses de rentrer en force par la rue, les barricades ont tenu. La police a fini par faire évacuer les habitant.es qui dansaient et chantaient sur le toit avec une nacelle. Plus tôt dans la matinée, une quinzaine de personnes venues en soutien se sont faites courser, puis nasser. 14 d’entre elleux ont été placé.es en garde-à-vue. En tout, c’est au mois 44 personnes qui sont en garde-à-vue (dont 3 voisin.es, des Midis du MIE) dans les comicos de Montreuil, Rosny, Saint-Denis et Bobigny… Force à elleux tous.tes !
Tout ça pour que la Baudrière, et ce qu’elle porte, devienne un énième immeuble luxueux, avec des commerces, des bureaux et des grands appartements. Ici, le propriétaire était l’association Louis-Étienne, dont le président est le cardinal Philippe Barbarin qui a couvert des affaires de pédocriminalité. Dans un contexte où les dynamiques de gentrification s’accélèrent dans Montreuil et toute l’IDF, l’expulsion de la Baudrière s’inscrit dans un contexte de répression des personnes militantes et précaires (loi Kasbarian, réforme de l’assurance chômage, des retraites, arrestations dans toutes la France de militantes en juin etc.), plus particulièrement dans un contexte de queerphobie généralisée. Au printemps, la mairie, des voisin.es racistes et queerphobes et la police de Montreuil s’étaient même déjà réunies pour se « rassurer » et préparer l’expulsion de la Baudrière.
Si la Baudrière s’est vidée de ses habitant.es, elle ne s’est pas vidée de son âme ! Les liens et réseaux créés pendant ces années continuent d’exister. Continuons à les faire vivre à travers toutes nos luttes, ce soir à 18h place de la République à Montreuil et dès jeudi pour les Digitales à la Parole Errante !!
ENGLISH TRANSLATION :
🌟 Here La baudrière evicted 🌟
On August 22, at 6am in Montreuil, the anarcha-feminist trans faggot dyke squat La Baudrière was evicted. Since November 2021, the site has been a place for living, political organization and care, where many people have passed through and many struggles have taken place. La Baudrière defended itself with confetti and barricades to hold out as long as possible, to keep the feminist trans faggot dyke autonomy alive. The people on site held out for 5 hours against the assaults of the police, particularly on the roof. The resources deployed were mind-boggling : over 100 police officers on site, including the Brav-M, the BAC, the BRI (these are the acronyms of different police brigades), a rope access squad, a private security group, a fire truck with a gondola, ENEDIS technicians (electricity company), 3 drones… The neighborhood was completely sealed off for half a day.
After more than 5 hours of siege and unsuccessful attempts to force their way in from the street, the barricades held. The police finally evacuated the habitants, who were dancing and singing on the roof with a cherry picker. Earlier in the morning, a group of 15 people who had come to support them were chased off and arrested. 14 of them were taken into custody. In all, at least 44 people are in police custody (including 3 neighbors, from Midis du MIE (an association that fights to feed migrants)) in the police office of Montreuil, Rosny, Le Raincy, Saint-Denis and Bobigny… Strength to them all!
All so that the Baudrière, and what’s on it, can become yet another luxury building, with shops, offices and large apartments. Here, the owner was the Louis-Étienne association, whose president is Cardinal Philippe Barbarin, who has covered up cases of paedocriminality.In a world where the dynamics of gentrification are accelerating in Montreuil and throughout the IDF, the eviction of La Baudrière is taking place against a backdrop of repression of activists and precarious workers (Kasbarian law, unemployment insurance and pension reforms, arrests of activists throughout France in June, etc.), and more particularly in a context of widespread queerphobia. In the spring, the town council, racist and queerphobic neighbors and the Montreuil police had already met to “reassure” each other and prepare for the eviction of La Baudrière.
La Baudrière may have lost all of its residents, but it hasn’t lost its soul! The links and networks created over the years continue to exist. Let’s keep them going through all our struggles, tonight at 6pm on Place de la République in Montreuil, and from Thursday for the Digitales at La Parole Errante!
TRADUCCION ESPANOLA
🌟 Noticias de la okupa Baudrière expulsada 🌟
El 22 de agosto, a las 6:00 AM en Montreuil, la okupa anarca-feminista TransMaricaLésbica La Baudrière, fue desalojada. Desde noviembre de 2021, este espacio ha sido un lugar de habitación, organización política y de cuidados que ha visto pasar a muchas personas y ha acogido muchas luchas. Esta madrugada, La Baudrière se defendió con confeti y barricadas para resistir durante el mayor tiempo posible. Las personas presentes resistieron durante 5 horas las agresiones de los policías, especialmente en el techo, con el objetivo de continuar otorgándole vida a la autonomía TransMaricaLésbica y feminista.
Los medios movilizados contra La Baudrière son alucinantes. Todo el barrio estuvo completamente acordonado durante medio día con más de 100 policías en el lugar, la Brigada Motorizada de Represión de Acción Violenta (Brav-M), la Brigada Anti-Criminal (BAC), la brigada de Investigación, Asistencia, Intervención, Disuasión (BRI), una brigada de escaladores, un grupo de seguridad privado, un camión de bomberos con una cesta telescópica, técnicos de ENEDIS, 3 drones.
Después de más de 5 horas de asedio e intentos fallidos de forzar la entrada, las barricadas cedieron y la policía evacuó con una cesta a los habitantes de la Baudrière, que durante este tiempo resistían bailando y cantando en el tejado. Anteriormente durante la mañana, unas quince personas que habían acudido a apoyar fueron perseguidas y luego acorraladas por la policía. 14 de ellas fueron detenidas. En total, al menos 44 personas fueron detenidas (incluyendo 3 vecines, del Midis du MIE) en las comisarías de Montreuil, Rosny, Raincy, Saint-Denis y Bobigny… ¡Fuerza a todes elles!
Todo esto para que La Baudrière y lo que representa, se convierta en un edificio más de lujo, con tiendas, oficinas y amplios apartamentos. En este caso el propietario era la asociación Louis-Étienne, cuyo presidente es el cardenal Philippe Barbarin, quién ha escondido casos de pedofilia.
En un mundo donde las dinámicas de gentrificación se aceleran en Montreuil y en toda Île-de-France, la expulsión de La Baudrière se inscribe en un contexto de represión de militantes y personas precarias (ley Kasbarian, reforma del seguro de desempleo y pensiones, detenciones en toda Francia de activistas en junio, etc.) y más particularmente en un contexto de queerfobia generalizada. Durante la primavera pasada, el ayuntamiento, los vecinos racistas y queerfóbicos y la policía de Montreuil ya se habían reunido para “tranquilizarse” mutuamente y preparar el desalojo de La Baudrière.
Si La Baudrière ha sido vaciada de sus habitantes, ¡no ha sido vaciada de su alma! Los vínculos y redes creadas durante estos años siguen existiendo. ¡¡Mantengámoslos vivos a través de todas nuestras luchas, a partir del jueves 24 en Les Digitales en la Palabra Errante!!
POURQUOI DÉFENDRE LA BAUDRIÈRE (-) FR-EN
S’IL Y A UNE TENTATIVE D’EXPULSION DE LA BAUDRIÈRE OU QU’ELLE EST EXPULSÉE, MANIFESTATION LE SOIR MÊME.
Programme des Digitales – saison estivale !
JEUDI 24 AOÛT
14H
> PRÉSENTATION des Digitales – volontés politiques et auto-gestion !
14H30 – 16H30
> Écoute du podcast “Expérience d’autonomie collective” par le collectif de mémoires TPG
> Discussion: Travail du sexe et militantisme
> Mémoires des cantinières de la commune de Paris
17H – 19H
> Discussion-atelier: comment ravitailler la ville
> Point info sur la situation entre la frontière tunisienne et libyenne
> PROG enfant: Dessin à la craie dans la rue
Cantine par les daronnes en lutte
21H
> Karaoké !
VENDREDI 25 AOÛT
10H30 > Point auto-gestion pour la journée
11H – 13H
> Projection du court-métrage მიწა-წყალი ( terre-eau ) et la discussion sur la lutte des gardien.nes de la vallée de Rioni, en Géorgie, contre la construction d’un barrage hydroélectrique
> Sport et éducation populaire VS Jeux Olympiques et Service national universel – arpentage de zine et écoute audio
> atelier street art ornithologue (15 personnes max)
Cantine par les daronnes en lutte
14H30 – 16H30
> Réduction des risques et espaces militant (commence à 14H)
> Discussion : militer quand on est jeune/ mineurE
> Discussion : Nous, personnes raciséEs dans les luttes. En non mixité personnes racisées
> PROG enfant: Atelier bulle géante
17H – 19H
> L’autodéfense des enfants : écoute de podcast et discussion sur la domination adulte
> Discussion sur le conflit historique du peuple Mapuche pour la défense du fleuve Pilmaiquén contre 3 centrales hydroélectriques
> Discussion pour une écologie anarchiste
Cantine par les daronnes en lutte
Arrivé du convoi de l’eau à Paris
20H30 – SOIRÉE DRAG SHOW !
> Show drag avec Apis Magica, Symte Biose, Aye Febrid, Daisy Lusion, Breith Tofu, Naysha of Revlon et Satine of Revlon !
> Maquillage et lecture de contes drag
> Projection de la Finale de Drag Race 2 France !
SAMEDI 26 AOÛT
10H30 > Point auto-gestion pour la journée
11H – 13H
> Atelier danse (20 personnes)
> préparation de sandwichs pour la manifestation du convoi de l’eau à Paris
> Atelier sur l’islamophobie (30 personnes max)
> Réunion d’information contre l’autoroute A69 et les grands projets capitalistes
> Atelier Street medic
Cantine par les daronnes en lutte à la Parole Errante et à la manif du convoi de l’eau !
Dernière étape du convoi de l’eau, manifestation à vélo à Paris.
14H30 – 16H30
> Préparation de la soirée
> Enregistrement de zine audio
> Accueil autogéré enfant par la Bulle jusqu’à 19H
> Atelier linogravure (10 personnes max)
> Point info sur la lutte contre COP CITY à Atlanta
17H – 19H
> Discussion/ atelier autour la loi anti-squat Kasbarian (30 personnes max)
> Cartographier la transphobie et s’organiser contre – par des membres du collectif CARTE
Cantine par les daronnes en lutte
20H jusqu’à 00H30 – UNE SOIRÉE LÉGENDAIRE !
> Pour la liberté de circulation pour toustes: solidarité aux collectifs Marico landia et Marokkueer ZAWYA
> Abrazando el río – inauguration d’une fresque murale !
DIMANCHE 27 AOÛT
10H30 > Point auto-gestion pour la journée
11H – 13H
> Discussion-atelier sur les luttes anti-spécistes et décoloniales au Brésil
> Discussion à partir de l’expérience de la Coordinadora Feminista 8M : Comment construire un féminisme internationaliste et transfrontières aujourd’hui
Cantine par la Caboteuse
14H30 – 16H30
> Discussion/ Atelier autour des traumas et du militantisme
> Racines artivistes (3H)
> PROG. Enfant: Atelier goûter
17H – 19H
> Écologie queer: balade naturaliste (15-12 personnes max)
> Avec les camarades de luthzerath: Créer une structure d’organisation transrégionale dans un contexte européen
Cantine par la Caboteuse
> Portrait détaillé – Mais, au fait, qu’est-ce qui fait pédé•e ?” C’est avec des lettres, des chansons, des vidéos et des textes que les trois interprètes de cette performance gravitent autour de cette question.
> Projection libre !
Soirée de soutien aux personnes trans en Russie – 4 août 2023
Le 4 août soirée à la Baudrière pour lever de l’argent pour l’association Queer SVIT qui aide les personnes trans à fuir la Russie ainsi que pour les cagnottes des personnes qui cherchent à quitter le pays seules. Il est urgent de montrer la solidarité internationale avec les personnes trans en Russie face à la loi qui interdit totalement les transitions et alors que les frontières de la majorité des États européens sont fermées aux citoyens russes. On réclame l’ouverture des frontières à tous les réfugiés ! Ouverture des portes à 19H TABLE RONDE de 19h à 20h « Comment combattre l’offensive mondiale anti-trans ? » avec Lexie Agresti, autrice et militante qui anime le compte @aggressively_trans, Morgan Noam @morgan.noam, psychothérapeute et formateur, et Sasha Yaropolskaya @sasha.anxiety, journaliste et militante au collectif Du Pain et des Roses 20h Projection d’un message vidéo d’une jeune militante trans russe avec une traduction. A 20h30 : PERFORMANCES - 20h30 : Arthur Ménard Salis - 21h : Etna etAmar - 21h20 : Glitter Butch A 21 : 30 : DEBUT DES SETS - 21h30 : Ouri - 22h00 : Piiviii - 22h30 : Angel Flesh b2b Hyäne - 23h00 : Méli - 23h30 : Bénérice / aquafaba
👊 Soirée drag et effeuillage contre les violences policières – 29 juillet 18H30
👊 Ce samedi 29 juillet à partir de 18H30 - Soirée drag et effeuillage contre les violences policières Si le racisme systémique ancré et défendu institutionnellement en France est un problème quotidien et constamment présent, l’actualité politique de ces derniers mois ont particulièrement exacerbé ces problématiques. Ces violences étaient autrefois commises loin des regards mais elles ont toujours existé, surtout envers les populations racisées. ‼️ Dans un premier temps, un projet de loi concernant encore et toujours l’immigration ; projet de loi qui mets encore plus en danger les personnes en situation irrégulière en facilitant leur expulsion, compliquant les demandes d’asile qui sont déjà un parcours du combattant, et surtout, un projet qui limite grandement l’accès au soin. Ensuite c’était de nouveau la période de l’année où tout le monde à quelque chose à dire sur les tenues des femmes musulmanes ; avant c’était le burkini, cette année la polémique de l’été c’est l’abaya. Et enfin, pour compléter ce climat anxiogène, l’assassinat de Nahel Merzouk le 27 juin 2023. Une violence policière de plus après laquelle avant même qu’on puisse en faire le deuil, le discours médiatique s’est tout de suite rangé du côté d’une police qui est félicitée pour ses meurtres et qui, à l’heure actuelle, manifeste pour garder son impunité lorsqu’elle commet ses crimes raciaux. Encore une fois, ces violences sont présentes toute l’année, mais en tant que personnes directement concernées, ce contexte nous a atteint. En tant que personnes racisées, artistes, TDS et militant•e•s, nous avons pensé à offrir un espace de détente loin du climat politique raciste et répressif particulièrement exacerbé actuellement, un espace de fête et de détente, un exutoire, un moment feel-good hors du temps. De ces réflexions est née la soirée Drag et Effeuillage dont les bénéfices seront reversés aux acteurs de terrain qui fournissent une aide juridique aux personnes réprimées. ✨Cette soirée sera animée par les shows et performances d’artistes queer et/ou racisé•e•s et/ou TDS. Cette pluralité permet également de mettre en lumière nos communautés, très touchées historiquement et politiquement par les violences policières. Pour nous c’est aussi l’occasion de rappeler que dans le drag comme dans le TDS, en pensant tout particulièrement à nos collègues de rues et à nos collègues immigrés, nous condamnons les institutions policières dans ce moment de fête qui ne résoudra pas la situation mais nous permettra peut-être de souffler un temps. Un rappel qui nous semble nécessaire face au silence des personnes blanches qui d’ordinaire crient à l’intersectionnalité : « Les analyses féministes qui se contentent de dénoncer la violence des hommes en général, sans prendre en compte les masculinités subalternes du régime patriarcal qui résistent à un pouvoir dominant raciste, créant ainsi une fausse équivalence entre deux formes de patriarcats, permettent de rendre illégitime les colères des hommes victimes du racisme, mais aussi, avec eux, celles des femmes et des minorités sexuelles et de genre concernées. Les femmes et les personnes genrées en position subalterne, bien que minoritaires, ont davantage été mobilisées dans les révoltes de ces derniers jours, en comparaison de celles de 2005. Les femmes racisées ne peuvent pas être effacées quand elles sont par ailleurs extrêmement mobilisées contre le racisme et les violences policières toutes ces dernières années, en portant notamment la parole des sœurs et des mères, prenant même des positions de leadership dans les mouvements et luttes antiracistes en France », Thierry Schauffaser, communiqué du Strass « Abolissez la police pas les putes ». 👀 Alors que les personnes des quartiers populaires étaient appelées à rejoindre les manifestations contre les retraites – malgré les risques accrus de subir des violences, la réciprocité est inexistante et on ne peut que constater le manque de soutien envers les combats des personnes racisées. Pour citer Fatima Ouassak dans son livre «La puissance des mères »: « les brasiers éclairent l’horreur des crimes commis à l’abri des regards dans les quartiers populaires, ils permettent d’éviter qu’ils passent inaperçus. Tous les bâtiments de France et de Navarre ne valent pas la vie d’un seul de nos fils assassinés impunément. Cela devrait être une évidence. » 🪭 Ce samedi 29 juillet rejoignez-nous donc pour un moment festif ancré dans les luttes actuelles. Bring your cash, come watch some ass.
PODCAST: Expérience d’autonomie collective – Squats et collectifs: mémoires critiques et perspectives !
💌 Le collectif des mémoires TransPédéGouine féministe présente son premier travail de transmission orale ! Nous sommes quelqu’unEs à s’organiser autour du squat la Baudrière, pour faire vivre les récits et expériences des personnes meuf et TPG vivant en squat et plus largement qui se sont organiséEs dans des milieux autonomes, arnachiste etc.
🪭 On a le sentiment qu’il – il y a toujours comme un fossé mémoriel et générationnel dans nos expériences militantes TPG. Surtout que l’imaginaire qu’on a de ces mémoires est souvent tourné vers des récits de lutte plus institutionnel, souvent trié et sélectionné à l’avance. Mais que prévaut l’expérience des personnes qui ont tenté de vivre autrement, de vivre en collectif, de mutualiser des ressources etc et qui d’ailleurs l’expérimente toujours aujourd’hui ? C’est ce que raconte ces deux personnes dans l’épisode.
🎧 Pour écoutez l’épisode, c’est par ici !
–> https://audioblog.arteradio.com/blog/177155/podcast/209822/hors-serie-d-ete-experience-d-autonomie-collective-squats-et-collectifs-memoires-critiques-et-perspectives