Retour d’expérience sur l’accueil du convoi de l’eau à Paris avec les Digitales et la Baudrière



Ce texte témoigne de la rencontre entre les organisateurices du festival d'écologies anarchistes les Digitales, dont certainEs habitantEs du squat de la Baudrière, et des membres du Convoi de l'eau en Août 2023 .


Le vendredi 18 août 2023, un Convoi de l'eau à l'ampleur inédite de 700 vélos et plusieurs dizaines de tracteurs s'est élancé depuis les abords de Sainte-Soline. Organisé par Bassines non merci, la Confédération paysanne et de nombreux autres acteur·ices, le Convoi est composé de 4 pelotons, s’étend sur 3km et s'apprête à traverser l'ouest de la France jusqu'à Paris, le 26 août. Au même moment la Baudrière, squat anarcha féministe transpdgouine, ouvert depuis presque 2 ans à Montreuil, s'active suite à une décision de justice rendue le 16 août, refusant d'octroyer à ses habitantEs un délai d'occupation supplémentaire. Au coeur de l'été, tout s'enchaîne : barricades, nouvelle ouverture de squat, déménagement et organisation de la 3ème édition des Digitales, festival d'écologies politiques se pensant et se pratiquant depuis les marges. Le squat est expulsable dès le 21 août mais compte bien se défendre (1) et organiser la saison estivale des Digitales, prévue du 24 au 27 août !  L'arrivée du Convoi de l'eau en Ile-de-France doit se faire l'avant-dernier jour du festival et se conclure par une soirée de rencontre et de fête, à la Baudrière. Le symbole est fort : un mouvement écologiste orienté vers la défense des communs, ancré dans des espaces ruraux (reprise de terres arables* et lutte contre leur bétonisation dans le cadre de grands projets inutiles et contre la privatisation de l'eau) avec un squat trans pédé gouine féministe mêlant des existences marginalisées. 


Ces luttes sont mêlées parce qu'il existe une pluralité d'habitats écologiquement radicaux : comme les ZAD et les actions de défense des communs prônées par des mouvements écologistes, le squat urbain, l’occupation, l'organisation et la solidarité dans les quartiers populaires s’opposant à la propriété privée, à l’appropriation des ressources, à la ville quadrillée et métropolisée, aux espaces marchands. En ville, des dynamiques d’embourgeoisement ségrèguent et servent de justification à la bétonnisation des banlieues. Face à cela, nous luttons pour dessiner et faire exister d’autres perspectives, celles d’un monde plus vivable avec d’autres manières d’habiter, où les habitantEs sont une force revendicatrice, une puissance capable d’agir. De plus, les ravages écologiques impactent de mille façons différentes les dimensions inséparablement naturelles, culturelles, sociales et économiques de nos vies. Ils recoupent les autres formes d’oppressions, qu’elles soient néocoloniales et racistes, cis-hétéro-patriarcales, validistes, classistes. Cela nous impose de considérer nos luttes écologistes comme plurielles et complexes. C’est pour cela qu’il nous paraît essentiel de parler deS écologieS et de les faire exister aux yeux de toustes. 


Le Mardi 22 août, le Convoi se rapproche d'Orléans quand, au petit matin, la Baudrière est attaquée par les flics. Au mégaphone et sur les boucles signal, l'expulsion est suivie en direct depuis les routes du Loiret - la Baud résistera pendant plus de 4 heures, grâce aux super barricades et à la détermination de ses habitantEs et leur soutien à défendre leur maison (2) ! À midi, 44 personnes sont placées en garde à vue dont 26 personnes qui occupaient la Baudrière. Une opération d’ampleur, mobilisant près de 200 flics, tout ça pour qu’un bâtiment vide depuis plusieurs années soit remis à son propriétaire, l’Église catholique, qui détient à elle seule près de 700 millions d'euros de biens immobiliers ! Malgré cette expulsion, de nombreuses personnes restent mobilisées pour que les Digitales se déroulent comme prévu. Il faut cependant mettre en place des plans alternatifs, réorganiser l'accueil du Convoi de l'eau, la communication et le festival.


Le Convoi de l'eau était "une grosse machine", coordonné par trois organisations nationales s'appuyant sur des collectifs locaux à chaque étape. L'étape parisienne n'était claire pour personne, ni dans son contenu ni dans ce qu'elle devait représenter et il fut même question à plusieurs reprises de tout simplement l'annuler. Paris se trouvant à plusieurs centaines de kilomètres d'Orléans, l'étape précédente, cela représentait toute une logistique, avec son lot de barnums, lumières et toilettes sèches. Ce manque d'intérêt pour l'étape parisienne - un territoire géographiquement déconnecté de la question des méga-bassines du marais poitevin - tout en laissant une certaine liberté au collectif, impliquait que tout était à faire sur place.


La charge de travail qu'implique une mobilisation d'ampleur, associée au manque de temps et de communication, a rendu quasiment impossible le temps de la discussion qui nous aurait permis de prendre du recul par rapport à nos pratiques. Malgré les désirs initiaux, ces deux mois d'organisation de l'arrivée du Convoi de l'eau à Paris devant le ministère de la transition écologique et en soutien à la Baudrière, ont par moments ressemblé à un mélange d'idées inabouties par manque de coordination entre les diverses organisations.


En parallèle de l'organisation des Digitales, cette liaison politique s'est accompagnée, du côté des habitantEs de la Baudrière, de craintes vis-à-vis de l'héritage politique des Soulèvements de la terre (ayant rejoins tardivement l'organisation du convoi de l'eau à cause de la menace de leur dissolution) et de leur généalogie* qui a marqué le milieu politique écologiste radical autour de la zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes. 

En effet, de nombreux écrits ont documenté les conflits et les dynamiques de rapports de pouvoir qui ont eu cours à la ZAD de NDDL avant 2018 et lors des négociations avec l'Etat, après l'abandon du projet d'aéroport. Cet héritage politique a suscité de nombreuses discussions au sein de la Baudrière : Comment dépasser à la fois les écrits et les "on dit" du milieu militant tout en écoutant les traumatismes et aspirations politiques de certainEs qui ont vécu ces luttes ? Pour certainEs, construitEs sur une culture politique anti-appeliste, il était catégorique de ne pas s'organiser avec les Soulèvements de la terre, émergeant de Notre-Dame-des-Landes. Ce rejet provient de ne pas s'affilier aux perspectives émanant du texte de l'Appel. C'est pour elleux un modèle qui, sous prétexte d'efficacité au sein des luttes, ne porte pas assez l'horizontalité et empêche les réflexions et remises en questions nécessaires pour traiter des violences qui peuvent exister dans nos milieux militants.


On pense que ces craintes font écho aux interrogations de toute une partie du milieu militant vis-à-vis de la dynamique des Soulèvements de la terre. Leur capacité à réunir une composition large autour de modes d'actions offensifs (blocage, occupation, désarmement) et à organiser des mobilisations d'ampleur nationale, suscite l'intérêt de toutes celleux qui veulent penser la perspective d'une victoire tout en se méfiant de la verticalité de l'organisation des Soulèvements de la terre. Au sein de la dynamique de ces derniers, les comités locaux, tout jeunes et totalement autonomes par rapport au groupe dont ils émanent portent à la fois cet héritage (puisqu'ayant choisi de se revendiquer des Soulèvements de la terre) et la volonté de se servir de cette "coquille" pour y mettre localement leurs propres aspirations démocratiques. 


Les craintes citées ont, du côté des habitantEs de la Baud, créées de continuels désaccords entre elleux, ce qui a entrainé un désinvestissement partiel dans l'organisation des Digitales. Des espaces de discussions politiques ont manqué entre nos deux collectifs, à la fois pour se prémunir des préjugés, pour échanger sur le mode d'organisation du Convoi de l'eau et sur les conséquences que ça pouvait avoir sur nos collectifs.


La journée du samedi était le temps fort de la rencontre entre le Convoi et les digitales. Cela a vraiment marqué un pic dans le festival tant au niveau du monde, de la programmation (4 ateliers en simultané le matin) que du stress engendré. À l’occasion de la manifestation du Convoi l’après-midi et de la soirée, la cantine des Daronnes en Lutte - qui a d’ailleurs assuré sur tout le festival – a réussi le challenge de préparer 2 000 sandwichs dans la journée du samedi. La soirée a été vive en émotions puisqu’on a accueilli plus de 1200 personnes venues fêter la fin du Convoi de l’eau et soutenir les collectifs MaricoLandia (3) et Marokkueer Zawya (4), avec entre temps une manif devant la mairie de Montreuil en soutien à la Baudrière expulsée.


On a fait le pari, risqué, que deux mondes pourraient faire lien en contexte festif. Un protocole de lutte contre les agressions avait été mis en place par l'équipe des Digitales, en s'inspirant largement du taff réalisé par les copaines du collectif "Festivités Fight Sexisme" (5). L'application du protocole et l'équipe bienveillance (qui avait été très peu pensée en amont et organisée au dernier moment entre l'équipe de la Baud et celles du Convoi de l'eau qui ne se connaissaient pas) étaient fragiles.


Ce n'a pas empêché que des actes de transphobie et de remarques racistes aient lieu tout du long de la soirée. Les personnes à l'entrée de la soirée ont par exemple subi des mégenrages par centaines, des agressions et des violences verbales par des personnes qui ne comprenaient pas le cadre de la soirée. 


En connaissance de cause, rappelons que ce genre d'agressions peuvent se perpétrer aussi bien lors de soirées queer féministe que dans des espaces mixtes. Les "safe" spaces n'existent pas mais nous pouvons créer des espaces festifs et de rencontre où la vigilance et la pédagogie portées aux oppressions sont omniprésentes. Cela demande de penser nos stratégies de lutte depuis la nécessité de prendre soin des un.es et des autres.


Le festival des Digitales était un temps fort, à la fois pour rester ensemble et solidaires au lendemain de l'expulsion de la Baudrière, et pour permettre aux participantEs du Convoi de l'eau de célébrer la fin de leur périple. 


Comment faire pour que cette rencontre ne soit pas juste un partage d'espace festif entre deux groupes qui ne feraient pas vraiment ensemble ? Comment en faire davantage qu'un symbole, qu'une volonté de liaisons politiques qui peine à se réaliser concrètement et à se prolonger ? Comment construire des complicités durables, en considérant la diversité de nos expériences et de nos pratiques au sein des luttes écologistes ?


Affaire à suivre ...




Lexique (*): 

arable = terre qui peut être labourée

généalogie = leur filiation, leurs origines, leur histoire


(1) https://labaudriere.noblogs.org/post/2023/08/17/pourquoi-defendre-la-baudriere-fr-en/

(2) https://labaudriere.noblogs.org/post/2023/09/01/queers-veners-defends-la-baudriere-recit-collectif-de-la-defense-et-de-lexpulsion-de-la-baudriere/

(3) https://www.instagram.com/maricolandiacolectiva/

(4) https://www.instagram.com/marokkueerzawya/

(5) http://lesresistantes2023.fr/organisation-benevoles/

“Queers ! Veners ! Défends la Baudrière !” : récit collectif de la défense et de l’expulsion de la Baudrière [FR-IT]

On a souhaité faire un texte suite à l’expulsion de la Baudrière le 22 août 2023 pour raconter ce qu’on a vécu et partager un récit collectif. On a pu poser en commun ce qu’il s’est déroulé avant l’expulsion, pendant et après, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment. On espère que ce texte donnera de la force à toustes les copain.es TPG qui squattent pour notre autonomie commune. 
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Le 16 août, on a reçu une réponse négative à la demande de délai au JEX (juge de l’exécution). La Baudrière était donc bien expulsable à partir du 21 août. On était tristes mais à partir de là tout s’est accéléré : construction des barricades, organisation des Digitales (festival d’écologies vénéneuses), déménagement de toutes les affaires et du matos qu’on ne voulait pas perdre... On en a aussi profité pour se transmettre pleins de savoirs pratiques utiles, notamment de bricolage. Les soutiens arrivent progressivement pour la période d’expulsabilité et le soir du 20/08 on était entre 20 et 30 à l’intérieur. Le dernier jour avant le début de l’expulsabilité, on a continué les barricades et enchaîné les réunions. C‘était chiant et long mais ça nous a permis de discuter collectivement de nos envies et limites et de faire des points anti-répréssion pour qu’on soit toustes au clair. On a écrit un protocole pour l’expulsion, organisé l’autogestion dans la maison, les tours de guet jusqu’à 7h30… Tous les soirs (seulement le 20 et le 21, vu que l’expulsion a été ultra rapide), on se retrouvait pour se briefer et définir le protocole si l’expulsion avait lieu le lendemain matin. Ça a permis d’énormément réduire le stress collectif et d’éviter que ce soit la panique générale.
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Le 22 août, un peu avant 7h, les 2 personnes sur le toit voient 5 voitures de sécurité qui arrivent devant la Baudrière. 7 vigiles sortent des voitures. Des personnes commencent à se réveiller en les entendant, et restent vigilant.es. Il y a un petit moment de déni, à se dire que c’est bizarre parce qu’il est un peu tard pour une expulsion et qu’il n’y a pas encore les flics. À 7h, les camions de police arrivent peu à peu et là, il n’y a plus de doute. Beaucoup sont déjà réveillé.es quand on vient toquer à leurs portes. Des feux d’artifice sont tirés depuis le toit, ça réveille le quartier et marque le début de l’expulsion. À l’intérieur, on est plutôt calmes, on est prêt.es, le protocole est lancé. L’équipe du toit monte et commence à danser sur du Wejdene.
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C’est une opération d’ampleur qui commence. Le quartier est bouclé, le préfet de Seine-Saint-Denis est lui-même présent, plusieurs unités de police sont mobilisées: une quinzaine de keufs de la brigade d’intervention (BI), un demi-peloton de gendarmerie mobile, une compagnie républicaine de sécurité (CRS), une compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI), la brigade anti criminalité (BAC) de Montreuil, très potentiellement des renseignements territoriaux (RT). Il y avait aussi 3 drones (on a vu, après coup, un arrêté préfectoral paru la veille, autorisant l’utilisation de drones pour l’expulsion d’un squat à Montreuil), des agents Enedis, des pompiers et des gens de la préfecture (on sait pas trop pourquoi). Ça fait à peu près 200 personnes sous nos fenêtres et dans les rues alentours. C‘est le début de 4h passées à voir les keufs galérer sur nos super barricades!
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À l’extérieur, les soutiens arrivent mais les flics les empêchent de s’approcher du bâtiment et iels sont relégué.es au fond de la place de la République. Iels voient quand même les gens sur le toit de la Baudrière qui crient “Défends ton squat, barricade-toi ! Les Trans PD Gouines se barricadent !”. Des messages commencent à circuler sur les réseaux sociaux et des soutiens continuent à arriver.
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À l’intérieur, tout le monde s’active : certain.es lancent des confettis, des feuilles de papier ou de l’eau, d’autres chantent des slogans super stylés comme Queers! Veners! Défends la Baudrière!”. Dès le début, la playlist prévue pour l’expulsion est lancée et des musiques iconiques résonnent à travers le bât.
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Les flics s’activent sur les portes extérieures des rues Voltaire et République : deux portes rue Voltaire et une porte rue République. Rue Voltaire, iels travaillent au calme car personne n’est dans ce bâtiment. Iels galèrent quand même un bon bout de temps parce qu’on avait mis 3 plaques anti-squat et une plaque en bois avec des étais appuyés contre un escalier. Rue de la République, la police commence à s’attaquer à la porte d’entrée avec un bélier à main (lol) et se rend bien compte que ça va être compliqué, la porte étant un volet roulant baissé avec des radiateurs en fonte dans 40 cm de béton derrière. Une fois parvenu.es à entrer dans le bât côté Voltaire, iels progressent jusqu’à la cour qui relie les deux bâtiments et commencent à s’attaquer à la porte menant au bâtiment d’habitation rue de la République. En même temps, des gendarmes pénètrent dans la cour de la parcelle d’à côté (la parcelle appartient au même propriétaire que la Baudrière et est louée par les Midis du MIE, une asso aidant des mineur.es isolé.es étranger.es), les keufs en profitent pour interpeller 3 personnes y habitant. Dans la cour des voisin.es, il y a un escalier extérieur qui monte sur 3 étages et qui arrive presque au niveau du toit de la Baudrière. Des gendarmes mobiles montent mais redescendent car l’accès est barricadé et nécessite tout de même un peu d’escalade. Iels ressortent de la cour et retournent avec leurs collègues dans la rue. Les flics continuent à s’acharner sur la porte de la cour. Iels installent un verrin hydraulique puis s’arrètent car iels reçoivent de la poudre d’extincteur. La porte tient toujours. Iels sortent une meuleuse et tout en se protégeant avec leurs boucliers, iels meulent les gonds de la porte. Loupé, on avait prévu ça et la porte reste maintenue à son encadrure même sans les gonds (spoiler: y’a 4 barres en fer qui retiennent la porte à l’intérieur et 2 étais qui l’empêchent d’être enfoncée). Iels tentent ensuite de découper la porte mais elle est vachement solide avec plusieurs couches de matériaux différents maintenus ensemble. La Baud c’est un CHÂTEAU FORT!!! C’est comme dans un film, on voit rien à l’intérieur parce que tout est barricadé, et y’a des gens qui crient “Ils attaquent la chambre de X sur des échelles, faut jeter de l’eau!!!”, une vibe un peu siège du Moyen-âge.
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À l’extérieur, les soutiens se sont fait.es virer de la place de la République. Arrivé.es rue de Paris, il y a eu une tentative de bloquer la rue pour faire dévier les voitures vers le dispositif policier. Ça marche pas trop et en apprenant que la BI a atteint le toit, iels tentent de revenir vers la Baudrière en chantant, les slogans résonnent fort pendant quelques minutes. Iels parlent avec les voisin.es interloqué.es aux abords de la place et expliquent que ce dispositif démesuré ne sert qu’à mettre à la rue des gens qui ne paient pas de loyer. Mais une ligne de keufs s’approche et les empêche d’approcher plus, une colonne remonte rapidement le petit rassemblement et la panique se propage. Certain.es se font arrêter, d’autres courent jusqu’à la place de la Fraternité où la police les rattrape et interpelle d’autres personnes. Au total, 15 personnes sont arrêtées vers 9h, elles attendront 2h en plein soleil et sans eau, sur la place de la République avant de partir dans un camion surchargé pour 10h de garde-à-vue. Comme c’est les flics de Montreuil qui procèdent aux arrestations, iels sont hyper énervé.es et y’a des copaines qu’iels connaissent déjà et qui prennent grave cher à ce moment-là (plaquage, menottes et serflex serrés au max, insultes LGBTQIAphobes, menaces de violences sexistes et sexuelles). Au talkie des keufs qui les ont nassé.es, iels ont pu les entendre paniquer “toutes les issues sont barricadées, tout est bétonné, c’est impossible d’expulser le squat” et “on va devoir passer au moyen intermédiaire on arrive pas à rentrer”, du coup iels ont bien rigolé et en ont profité pour les charrier un peu.
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De nouveau, les flics rentrent dans la cour des voisin.es, mais cette fois-ci avec des grimpeurs de la BI (brigade d’intervention). Iels montent les escaliers suivi.es d’une dizaine de gendarmes mobiles. En haut de l’escalier, iels s’encordent et commencent à grimper sur le toit du manoir pour ensuite accéder à celui de la Baud. C’est un toit super pentu en ardoise du coup iels dérapent. Iels finissent par monter dans une gouttière qui relie l’escalier du manoir à notre toit. L’opération n’est pas très compliquée en soi mais comme iels doivent s’encorder et se sécuriser pour descendre d’une hauteur de 1m avec des barreaux d’échelle, ça prend au moins une heure. En bas, la porte tient toujours. 
Côté République, c’est les pompiers qui se mettent à meuler nos barricades (comme si y’avait pas déjà assez de flics pour faire ça). Iels meulent le béton de la porte mais ça sert à rien, y’a trop d’épaisseur. Iels meulent les barreaux des fenêtres du rez-de-chaussée mais derrière les vitres y’a plusieurs couches de barricades. Toujours pas découragé.es, iels montent aux fenêtres du 1er étage avec une échelle télescopique mais redescendent vite car iels reçoivent de l’eau et ne peuvent pas travailler tout en se protégeant perché.es sur une échelle. De l’intérieur, des gens installent une barricade d’urgence sur la fenêtre attaquée par les pompiers, au cas où. Les pompiers sont des collabos, fuck le 18 aussi.
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Revenons sur le toit. Les flics de la BI y arrivent, eton fait pas grand chose à part jeter des feuilles et des confettis en l’air tout en continuant a danser et chanter au rythme de la musique car y’a toujours les 3 drones qui nous filment en permanence. Iels complimentent notre ligne de vie (la corde où on a attaché nos baudriers pour ne pas tomber du toit) et installent la leur au même endroit. Iels sont 6 ou 7 sur le toit et appellent en renfort leurs collègues resté.es en bas. Il fait chaud, iels tentent de nous gratter de l’eau sans succès. Iels hésitent à nous descendre tout de suite en rappel, accroché.es à elleux, mais décident finalement de nous faire rentrer dans la Baudrière par une fenêtre du dernier étage pour qu’on descende par les escaliers et qu’on sorte tout simplement par la porte côté cour (qu’iels n’ont toujours pas réussi à ouvrir). Avec un chassé, iels ouvrent la fenêtre puis font rentrer au 3ème étage quelques personnes du toit. On se dit que ça aurait été galère pour elleux s‘il y avait eu une barricade sur les fenètres du 3ème vu qu’iels n’avaient aucun équipement.
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, c’est moins marrant. Autant sur le toit on faisait le show, on dansait, on voyait tous les keufs qui galéraient des heures sur les barricades, on gueulait des slogans et on voyait tous les soutiens. À l’intérieur, on peut plus rien faire, on se fait fouiller puis mettre dans une chambre où on nous surveille, les flics sont trop deg d’avoir galéré aussi longtemps et iels puent la pisse du coup iels se vengent. Iels arrachent nos cagoules, confisquent les baudriers, quand on essaie de prévenir les potes en bas que les flics descendent, iels nous chopent et nous balancent violemment dans les chambres (on tombe sur des matelas du coup ça va). On essaie d’ouvrir les fenêtres pour crier encore mais les flics les referment. Là, leur plan c’est de descendre et d’ouvrir la porte de l’intérieur pour nous faire sortir par en bas. C’était pas une si mauvaise idée en soi mais les équipes à l’intérieur ont tellement encombré les escaliers entre le 1er étage et le rez-de-chaussée et attaché tout ce qu’iels trouvaient avec des fils en cuivre qu’iels finissent par remonter véner pour prévenir leur chef que ça prendra encore 2 heures à tout déblayer. Yen a quand même un qui se faufile jusqu’en bas pour ouvrir notre barricade de l’intérieur. Iels félicitent les potes dans la cuisine “franchement c’est super bien fait vos barricades, les étais ça tient super bien”. Quand les flics arrivent, les copaines sont posé.es ensemble tranquille dans la cuisine et prennent un thé, en essayant de récupérer des trucs qui restent dans la cuisine pour pas les perdre (lampe, poêle, économe…).
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Comme l’accès intérieur est encombré, les keufs n’ont pas eu d’autre choix que de faire sortir un.e à un.e les gens du 1er étage par une fenêtre à l’aide d’une échelle et les gens du toit avec une nacelle (bras élévateur automatique, merci les pompiers). Trop classe la nacelle dailleurs.
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De l’extérieur, on a pu voir les dernières personnes sur le toit être descendues par les keufs, on a pu leur crier “On vous aime!!” et les entendre répondre “Bisous!” c’était vraiment cool.
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Après, pour les personnes de l’intérieur, on est fouillé.es un.e par un.e par les flics, ya des types des renseignements qui essaient de prendre des photos de tout le monde et qui filment chaque personne avec une caméra (comme si les drones c’était pas suffisant). On est toustes menotté.es et emmené.es dans des camions direction le comico de Montreuil. Là-bas, c’est la pagaille, les flics mélangent toutes les affaires et se perdent dans la paperasse, iels savent pas qui mettre dans quelle cellule car ya plein de personnes trans. La cis-confusion est palpable, ça sort des “hermaphrodite”, ne sachant pas comment genrer une personne. En vrai, les keufs s’attendaient pas à ce qu’on soit aussi nombreuxses, jeunes et TPG. Iels remplissent une cellule avec 11 personnes, une autre avec 14 et isolent les mineur.es. Là, on n’a pas le droit de manger, de boire, ni de pisser. Il fait super chaud, et on reste 8 heures entassé.es dans des cellules où on peut s’allonger que si ya 10 personnes assises et 4 en position debout. Mais on chante et on entend les copaines qui répondent dans la cellule d’à côté. On essaie comme on peut de prendre soin les un.es des autres, de se donner des derniers conseils et de se rassurer ensemble. On finit par être toustes transféré.es dans d’autres comicos (personne ne reste seul.e), peut-être à cause du rassemblement à 18 heures à Montreuil prévu en cas d’expulsion de la Baudrière. C’est reparti pour un trajet dans des camions où il fait tellement chaud qu’on respire mal. À moins d’être trop serrés, les serflex glissent à cause de la sueur, les keufs roulent super vite et comme on n’a pas mangé ni bu depuis l’expulsion, on n’est vraiment pas bien.
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Dispersé.e.s dans les comicos, pour la plupart dans des cellules individuelles, on continue de chanter, on dort beaucoup et surtout on attend de savoir si on est prolongé.es. En audition, on nous dit qu’on est mis.es en GAV (gardeàvue) pour violence avec arme (eau?) sur personne dépositaire de l’autorité publique (=les flics) et violation de domicile (chez nous?) puis on nous rajoute une supplétive pour refus de signalétique (refus de donner ses empreintes digitales et d’être pris.es en photo). Personne n’avait ses papiers mais la signalétique n’a pas été prise de force. Tout le monde est sorti de GAV entre midi et 18h le 23 août. Iels ont même laissé sortir une personne sous X. Cependant, on n’oublie pas les violences physiques, transphobes qui ont visé plusieurs d’entre nous. C’était aussi un moment stressant et éprouvant, d’autant plus que c’était la première garde-à-vue de pas mal de monde. Pour l’instant, une enquête préliminaire a été ouverte et les personnes sont sorties sans rien des comicos mais les keufs ont bien rappelé qu’iels pouvaient être reconvoqué.es.
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Le jour même, les soutiens se réunissent vers 14h pour: organiser la manif de 18h, le soutien des 44 personnes en garde-à-vue (26 de la Baudrière, 3 des Midis du MIE, 15 soutiens), les Digitales et écrire un premier communiqué sur ce qui s’est passé. C’était un peu la panique, on s’attendait pas vraiment à ce que 15 soutiens soient embarqué.es. Au final, y’avait quand même plein de solidarité, venant parfois de personnes qu’on n’avait jamais vues et ça fait chaud au coeur. Des gens ramènent même de la bouffe, et proposent de l’aide pour l‘antirépression. 18h arrive très vite et au rassemblement, on retrouve des copaines, y’a des prises de parole et de la musique. À peu près au même moment, la quinzaine de soutiens partie en garde-à-vue sort.
Le lendemain, vers 11h, des personnes qui étaient à l’intérieur de la Baudrière pendant l’expulsion commencent à sortir des comicos. On se retrouve et on arrive vite à recouper les infos et à établir une liste de qui a été envoyé dans quel commissariat. Tout le monde a été dispersé de Montreuil à Clichy-sous-bois, Livry-Gargan, Neuilly-sur-Marne, Noisy-le-grand, Le Raincy et Gagny. On s’organise et des personnes vont attendre devant les comicos pour que personne ne sorte seul.e, ce qu’on a plus ou moins réussi. C’était trop cool de retrouver tout le monde et de manger ensemble !
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C‘est drôle de voir tout ce qu’il y a dans les média, ya même des articles qui ont étés lus par les OPJ (officiers de police judiciaire) pendant la GAV, c’était un peu la surprise de voir l’ampleur que ça prenait. On constate vite que la mairie continue de mentir, notamment sur la possibilité d’un dialogue pour un relogement. La réunion dont le maire parle est une réunion qui a été organisée dans le dos de la Baudrière avec la commissaire, une adjointe de la mairie et quelques voisin.es hostiles où iels donnent des conseils pour faire accélérer l’expulsion, porter plainte et criminaliser les habitant.es. Qu’on soit bien clair, la mairie ne s’engage jamais à reloger les squatteureuses, pour la Baudrière elle affirme devant les voisin.es mettre la pression à la préfecture pour que l’expulsion ait lieu le plus rapidement possible. Par ailleurs, le maire certifie qu’il n’y a pas de permis de construire alors qu’il est signé par la mairie et affiché sur le bât rue Voltaire depuis cet hiver. Parfois ce qui est dit dans la presse est un peu cringe, mais ça fait plaisir de voir que l’info tourne partout.
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Les choses ont continué à aller très vite, c’était difficile de se dire que dès le lendemain c’était déjà les Digitales. C’était le rush de partout mais ça a été cool de revoir tout le monde sur un temps plus long, d’avoir pu danser, chanter ensemble… Ne pas se lâcher après l’expulsion et la sortie de GAV a été important, c’était essentiel de pouvoir être là pour celleux qui en avaient besoin, et plus encore de pouvoir partager des moments de joie ensemble. Juste revoir les sourires sur les visages fatigués de tout le monde permet de faire redescendre le stress accumulé et de se redonner de la force pour la suite.
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Faut quand même dire que maintenant, la Baudrière est murée, des vigiles et des chiens gardiennent le bât et l’huissier refuse que les affaires soient récupérées prétextant que ce serait insalubre et qu’il ne reste pas d’affaires à l’intérieur. Franchement, l’huissier il n’a même pas quitté le rez-de-chaussée vu comment l’escalier était encombré. Ce bât on l’a défendu, on l’a pas offert aux keufs, à la mairie ou au proprio, ils ont du venir le chercher, et avec beaucoup de moyens. Ça fait plaisir et un peu bizarre de repasser devant la Baudrière et voir toutes nos banderoles encores attachées et les barricades du rezdechaussée encore en place et à peine abîmées. Pour l’autonomie TPG et contre la gentrification et la propriété privée, on se défend, et ça c’est stylé.
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Merci les totos queeros et bien joué les PD !!!
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TRADUZIONE ITALIANA :
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“Queers ! Arrabbiat3 ! Difendi la Baudrière !” : Storia colletiva della difesa dello sgombero della Baudrière

Volevamo fare un testo dopo lo sgombero della Baudrière il 22 di agosto 2023, per raccontare ciò che si è vissuto e condividere una storia collettiva.

Siamo riuscit3 a mettere in comune ciò che si è passato prima dello sgombero, durante e dopo, sia all’interno che all’esterno dell’edificio.
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Speriamo che queto testo darà la forza a tutt3 l3 amic3 TPG* (*”Trans, PD, Gouine”, per Trans Frocio, Lesbica) che occupano per la nostra autonomia comune.
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Il 16 agosto abbiamo ricevuto una risposta negativa alla nostra richiesta di proroga alla JEX (giudice dell’esecuzione). La Baudrière potrà quindi essere sgomberata a partire dal 21 agosto. Eravamo trist3, ma da quel momento in poi tutto si è accelerato: la costruzione delle barricate, l’organizzazione del Digitales (festival delle ecologie velenose), il trasloco di tutte le cose e le attrezzature che non volevamo perdere… Abbiamo anche colto l’occasione per trasmetterci molte utili conoscenze pratiche, in particolare sul fai-da-te. Il sostegno è arrivato gradualmente durante il periodo dello sgombero e la sera del 20/08 eravamo tra i 20 e i 30 all’interno. L’ultimo giorno prima dell’inizio dello sgombero, abbiamo continuato con le barricate e con riunioni su riunioni. Era noioso e lungo, ma abbiamo potuto discutere collettivamente delle nostre volontà e limiti, e fare punti anti-repressione per essere tutt3 consapevoli della situazione. Abbiamo scritto un protocollo per lo sgombero, organizzato l’autogestione della casa, istituito giri di guardia fino alle 7.30… Ogni sera (solo il 20 e il 21, perché lo sgombero è stato così rapido), ci siamo riunit3 per informarci a vicenda e definire il protocollo se lo sgombero fosse avvenuto la mattina successiva. Questo ha ridotto notevolmente lo stress collettivo e ha evitato il panico.
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Il 22 agosto, poco prima delle 7, le due persone sul tetto hanno visto arrivare davanti al Baudrière 5 auto della sicurezza, da cui sono scese 7 guardie. Alcune persone iniziano a svegliarsi quando le sentono e rimangono vigil3. C’è un momento di negazione, pensando che sia strano perché è un po’ tardi per uno sgombero e la polizia non è ancora arrivata. Alle 7 del mattino, le camionette della polizia arrivano gradualmente e non ci sono dubbi. Molt3 erano già svegli quando hanno bussato alle loro porte. I fuochi d’artificio esplosi dal tetto svegliano il quartiere e segnano l’inizio dello sgombero. All’interno, tutt3 erano calm3 e pront3 e il protocollo è stato avviato. La squadra sul tetto è salita e ha iniziato a ballare con Wejdene* (*artista francese).
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Era l’inizio di una grande operazione. Il quartiere è stato isolato, era presente il prefetto di Seine-Saint-Denis in persona e sono state mobilitate diverse unità di polizia: una quindicina di agenti della brigata d’intervento (BI), mezzo plotone di gendarmeria mobile, una compagnia di sicurezza repubblicana (CRS), una compagnia di sicurezza e di intervento (CSI), la brigata anticrimine (BAC) di Montreuil e, molto potenzialmente, l’intelligence territoriale (RT). C’erano anche 3 droni (abbiamo visto, dopo l’evento, un decreto prefettizio emesso il giorno prima che autorizzava l’uso di droni per lo sgombero di uno squat a Montreuil), agenti dell’Enedis, vigili del fuoco e persone della prefettura (non sappiamo perché). Si tratta di circa 200 persone sotto le nostre finestre e nelle strade circostanti. È stato l’inizio di 4 ore in cui abbiamo visto i/le poliziott3 lottare contro le nostre super barricate!
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Fuori sono arrivat3 i/le sostenitor3, ma la polizia ha impedito loro di avvicinarsi all’edificio e sono stat3 relegat3 sul retro di Place de la République. Tuttavia, hanno visto le persone sul tetto de la Baudrière che gridavano “Difende il tuo squat, barricateti dentro! I Trans PD Gouines si barricano!” I messaggi hanno iniziato a circolare sui social network e il sostegno è continuato ad arrivare.
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All’interno, tutt3 erano indaffarati: alcun3 lanciavano coriandoli, fogli di carta o acqua, altri scandivano slogan super stilosi come “Queers! Arrabiat3! Difende la Baudrière!” Fin dall’inizio è stata lanciata la playlist per lo sgombero e la musica iconica ha riecheggiato nell’edificio.
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I/le poliziott3 stanno lavorando alle porte esterne di Rue Voltaire e Rue République: due porte in Rue Voltaire e una in Rue République. In Rue Voltaire stanno lavorando in silenzio perché nell’edificio non c’è nessun3. Ma hanno avuto difficoltà perché 3 piastre anti-squatting e una piastra di legno con oggetti di scena erano state posizionate contro una scala. In Rue de la République, la polizia ha iniziato ad attaccare la porta d’ingresso con un ariete a mano (lol) e si è resa conto che sarebbe stato complicato, essendo la porta una tapparella abbassata con radiatori in ghisa in 40 cm di cemento dietro di essa. Una volta riusciti a entrare nell’edificio sul lato Voltaire, sono passat3 al cortile che collega i due edifici e hanno iniziato ad attaccare la porta che conduce all’edificio residenziale di rue de la République. Contemporaneamente, i/le gendarm3 sono entrat3 nel cortile dell’appezzamento adiacente (l’appezzamento appartiene allo stesso proprietario de la Baudrière ed è affittato da les Midis du MIE, un’associazione che aiuta i minori stranieri non accompagnati). La polizia ha approfittato della situazione per arrestare 3 persone che vivono lì. Nel cortile dei vicini c’è una scala esterna che sale per 3 piani e raggiunge quasi il tetto della Baudrière. I/le gendarm3 mobil3 sono salit3 ma sono tornat3 giù perché l’accesso era sbarrato e richiedeva un po’ di arrampicata. Escono dal cortile e tornano in strada con i/le loro collegh3. I/le poliziott3 continuano a martellare la porta del cortile. Preparano un cilindro idraulico e poi si fermano perché sono stat3 colpit3 dalla polvere dell’estintore. La porta resiste ancora. Tirano fuori una smerigliatrice e, proteggendosi con gli scudi, sminuzzano i cardini della porta. Sbagliato, l’avevamo previsto e la porta rimane nel suo telaio anche senza i cardini (spoiler: ci sono 4 barre di ferro che tengono la porta e 2 puntelli che impediscono di spingerla dentro). Cercano quindi di aprire la porta, ma è davvero solid
a, con diversi strati di materiali diversi tenuti insieme. La Baud è un CASTELLO FORTE!!! Sembra uscito da un film, non si può vedere all’interno perché tutto è barricato, e ci sono persone che gridano “Stanno attaccando la stanza di X con le scale, dobbiamo gettare acqua!!!”, una vibe un po’ assedio del Medioevo.
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Fuori, i/le sostenitor3 sono stat3 allontanat3 da Place de la République. Arrivat3 in rue de Paris, hanno cercato di bloccare la strada per deviare le auto verso la polizia. Non ha funzionato molto bene e quando hanno sentito che la BI aveva raggiunto il tetto, hanno cercato di tornare verso la Baudrière, cantando a gran voce i loro slogan per alcuni minuti. Hanno parlato con i/le vicin3 sconcertat3 ai margini della piazza, spiegando che l’unico scopo di questa forza sproporzionata era quello di mettere le persone in strada perché non pagavano l’affitto. Ma una fila di agent3 di polizia si è avvicinata e ha impedito loro di avvicinarsi e una colonna di poliziott3 ha rapidamente invaso il piccolo raduno, seminando il panico. Alcun3 sono stat3 arrestat3, altr3 sono scappat3 verso Place de la Fraternité dove la polizia li ha raggiunti e ha arrestato altre persone. In totale, 15 persone sono state arrestate intorno alle 9 del mattino e hanno dovuto aspettare 2 ore sotto il sole e senza acqua in Place de la République prima di essere portate via in un camion sovraccarico per 10 ore in custodia della polizia. Poiché era la polizia di Montreuil a effettuare gli arresti, erano estremamente arrabiat3. Alcun3 companer3, che già conoscevano, se la stavano prendendo molto male (placcate, ammanettate e serrate al massimo, insulti LGBTQIAfobici, minacce di violenza sessista e sessuale). Nel talkie dei/delle poliziott3 che li/le hanno picchiati, li/le sentivano in preda al panico: “tutte le uscite sono sbarrate, tutto è di cemento, è impossibile sgomberare lo squat” e “dovremo usare la via di mezzo se non riusciamo a entrare”, così si sono fatti una bella risata e hanno colto l’occasione per prenderl3 in giro.
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Ancora una volta l3 poliziott3 sono entrat3 nel cortile dell3 vicin3, ma questa volta con gli scalator3 della BI (brigata d’intervento). Sono salit3 per le scale, seguit3 da una decina di gendarm3 mobil3. In cima alle scale, si sono mess3 in cordata e hanno iniziato a salire sul tetto della casa padronale, prima di passare al tetto di La Baud. È un tetto di ardesia molto ripido, quindi scivolavano. Alla fine si sono arrampicat3 su una grondaia che collega la scala della casa padronale al nostro tetto. L’operazione non è stata molto complicata di per sé, ma poiché hanno dovuto arrampicarsi e assicurarsi per scendere da un’altezza di 1 m con i pioli della scala, ci è voluta almeno un’ora. Intanto, la porta regge ancora
Sul lato della piazza della République, l3 pompier3 iniziano a demolire le nostre barricate (come se non ci fossero già abbastanza poliziott3 a farlo). Provano a spaccare il cemento del cancello, ma è inutile, è troppo spesso. Abbattono le sbarre delle finestre del piano terra, ma dietro i vetri ci sono diversi strati di barricate. Imperterriti, si arrampicano fino alle finestre del 1° piano con una scala, ma subito tornano giù perché inzuppati d’acqua e non potevano lavorare protetti da una scala. Dall’interno, le persone hanno allestito una barricata di emergenza sulla finestra attaccata dai vigili del fuoco, per ogni evenienza. L3 vigil3 del fuoco sono dell3 collaborazionist3, fuck il 18* anche. (*è il numero di telefono dell3 pompier3. Euna referenza all’espressione “fuck le 17” che diciamo spesso per la polizia).
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Torniamo sul tetto. Arrivano l3 poliziott3 della BI e noi non facciamo molto se non lanciare foglie e coriandoli in aria mentre continuiamo a ballare e cantare a ritmo di musica, perché ci sono ancora 3 droni che ci riprendono per tutto il tempo. Si complimentano con la nostra linea di vita (la corda a cui abbiamo attaccato le nostre imbracature per non cadere dal tetto) e installano la loro nello stesso punto. Sono in 6 o 7 sul tetto e chiedono aiuto ai colleghi di sotto. Fa caldo e tentano di prenderci l’acqua di dosso, ma senza successo. Esitano a calarci subito, aggrappati a loro, ma alla fine decidono di farci entrare nella Baudrière attraverso una finestra all’ultimo piano, in modo da poter scendere le scale e uscire semplicemente dalla porta sul lato del cortile (che non erano ancora riusciti ad aprire). Con uno colpo di gambe, hanno aperto la finestra e fatto entrare alcune persone dal tetto del 3° piano. Pensavamo che sarebbe stato difficile per loro se ci fosse stata una barricata alle finestre del 3° piano, dato che non avevano alcuna attrezzatura.
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Da lì, non è stato più divertente. Sul tetto facevamo uno spettacolo, ballavamo, vedevamo tutt3 l3 poliziott3 che lottavano per ore sulle barricate, gridavamo slogan e vedevamo tutt3 il sostegno. Ma quando siamo entrat3, non abbiamo potuto fare nulla, siamo stat3 perquisit3 e mess3 in una stanza dove siamo stat3 sorvegliat3. L3 poliziott3 erano  disgustat3 di aver lavorato così duramente per tanto tempo e puzzavano di piscio, così si sono vendicat3. Ci strappano le cuffiette, ci sequestrano le imbracature e quando cerchiamo di avvertire l3 nostr3 compagn3 di sotto che l3 sbirr3 stanno scendendo, ci afferrano e ci scaraventano violentemente nelle stanze (cadiamo sui materassi, quindi va bene). Cerchiamo di aprire le finestre per gridare ancora un po’, ma l3 poliziott3 le chiudono. Il loro piano era di scendere al piano di sotto e aprire la porta dall’interno per farci uscire al piano di sotto. Di per sé non era una cattiva idea, ma le squadre all’interno avevano talmente intasato le scale tra il primo e il piano terra e legato tutto quello che trovavano con fili di rame che finirono per tornare al piano di sopra per avvertire il loro capo che ci sarebbero volute altre due ore per sgomberare tutto. Uno di loro scende di nascosto per aprire la nostra barricata dall’interno. Si congratulano con l3 compagn3 in cucina, dicendo “francamente, le vostre barricate sono davvero ben fatte, gli oggetti di scena stanno resistendo molto bene”. Quando arrivano l3 poliziott3, l3 amic3 sono sedut3 tranquillamente in cucina, bevendo una tazza di tè e cercando di recuperare alcune delle cose rimaste in cucina per non perderle (lampada, padella, pelapatate…).
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Poiché l’accesso interno era bloccato, la polizia non ha avuto altra scelta che far uscire le persone dal primo piano attraverso una finestra, una alla volta, usando una scala, e le persone dal tetto usando una piattaforma aerea (braccio di sollevamento automatico, grazie ai vigili del fuoco). La piattaforma aerea, comunque, è davvero di classe.
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Dall’esterno abbiamo potuto vedere le ultime persone sul tetto che venivano calate dalla polizia, abbiamo potuto gridare “Vi vogliamo bene!…” e sentire la loro risposta “Baci!…” è stato davvero bello.
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Poi, per le persone all’interno, veniamo perquisit3 un3 per un3 dall3 poliziott3, ci sono ragazzi dell’intelligence che cercano di fotografare tutt3 e riprendono ogni persona con una telecamera (come se non bastassero i droni). Veniamo tutt3 ammanettat3 e portat3 in camion al commissariato di Montreuil. Lì è un casino, l3 poliziott3 confondono tutti i casi e si perdono nelle scartoffie, non sanno chi mettere in quale cella perché ci sono così tante persone trans. La confusione cis è palpabile, viene fuori dagli “ermafroditi”, che non sanno come classificare una persona. In realtà, l3 poliziott3 non si aspettavano che fossimo così numeros3, giovan3 e TPG (cioè?). Hanno riempito una cella con 11 persone, un’altra con 14 e hanno isolato l3 minor3. Non ci è permesso mangiare, bere o pisciare. Fa un caldo infernale e passiamo 8 ore stipat3 in celle dove ci si può sdraiare solo se ci sono 10 persone sedute e 4 in piedi. Ma cantiamo e sentiamo l3 nostr3 amich3 rispondere nella cella accanto. Cerchiamo di fare del nostro meglio per prenderci cura l’un3 dell’altr3, darci gli ultimi consigli e rassicurarci a vicenda. 
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Spars3 per i commissariati, la maggior parte in celle individuali, abbiamo continuato a cantare, dormito molto e, soprattutto, aspettato di sapere se saremmo stat3 prolungat3. All’udienza ci è stato detto che eravamo in GAV (*la Garde à Vue, o “GAV” e una perioda di tratteniamo doppo l’arresto) per violenza con arma (acqua?) contro un’autorità (=poliziott3) e violazione di domicilio (in casa nostra?), poi ci è stato aggiunto un capo d’imputazione per aver rifiutato di dare la nostra carta d’identità (rifiutando di dare le nostre impronte digitali e di farci fotografare). Nessun3 aveva i documenti, ma l’identificazione non è stata presa con la forza. Tutt3 sono stat3 rilasciat3 dalla polizia tra mezzogiorno e le 18:00 del 23 agosto. Una persona è stata rilasciata anche sotto la X. Tuttavia, non abbiamo dimenticato la violenza fisica e transfobica che ha preso di mira molti di noi. È stato anche un periodo stressante e difficile, tanto più che per molte persone si trattava della prima GAV. Per il momento è stata aperta un’inchiesta preliminare e le persone hanno lasciato i commissariati senza nulla, ma l3 poliziott3 ci hanno ricordato che potrebbero essere convocat3 di nuovo.
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Lo stesso giorno, l3 sostenitor3 si sono riunit3 intorno alle 14.00 per organizzare la manifestazione delle 18.00, il sostegno alle 44 persone in custodia (26 di La Baudrière, 3 di Midis du MIE, 15 sostenito3), le Digitales (il festival di ecologia politica) e scrivere un primo comunicato stampa su quanto era accaduto. C’è stato un po’ di panico, perché non ci aspettavamo che 15 sostenitor3 venissero arrestat3. Alla fine, c’è stata comunque molta solidarietà, a volte da parte di persone che non avevamo mai visto prima, e questo ci ha scaldato il cuore. Alcune persone hanno persino portato del cibo e si sono offerte di aiutare la campagna antirepressione. Le 18.00  sono arrivate molto velocemente e alla manifestazione ci siamo incontrat3 con l3 amic3, ci sono stat3 discorsi e musica. Verso la stessa ora, la quindicina dell3 sostenitor3 che erano stat3 pres3 in GAV sono stat3 rilasciat3.
Il giorno dopo, verso le 11, alcune delle persone che erano state all’interno della Baudrière durante lo sgombero hanno iniziato a uscire. Ci siamo riunit3 e siamo riusciti3 rapidamente a fare un controllo incrociato delle informazioni e a stilare una lista di chi era stat3 mandat3 in quale stazione di polizia. Tutti erano dispersi da Montreuil a Clichy-sous-bois, Livry-Gargan, Neuilly-sur-Marne, Noisy-le-grand, Le Raincy e Gagny. Ci siamo organizzat3 e le persone hanno aspettat3 fuori dai commissariati in modo che nessun3 uscisse da sol3, cosa che siamo più o meno riuscit3 a fare. È stato bellissimo incontrarsi con tutt3 e mangiare insieme!
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È divertente vedere tutta la copertura mediatica, ci sono persino articoli che sono stati letti dagli OPJ (ufficiali di polizia giudiziaria) durante il GAV, è stata un po’ una sorpresa vedere fino a che punto si stava svolgendo. Ci siamo presto res3 conto che il Comune continuava a mentire, in particolare sulla possibilità di dialogare sulla questione degli alloggi. L’incontro di cui parla il sindaco è una riunione organizzata nel retro della Baudrière con il commissario, un vicesindaco e alcun3 vicin3 ostil3, durante la quale hanno dato consigli su come accelerare lo sfratto, presentare una denuncia e criminalizzare l3 resident3. Per essere chiar3, l’ufficio del sindaco non si è mai impegnato a ricollocare l3 squatters; e nel caso di La Baudrière ha dichiarato di fronte ai vicini che stava facendo pressione sulla prefettura per eseguire lo sgombero il più rapidamente possibile. Inoltre, il sindaco sostiene che non esiste alcuna autorizzazione edilizia, anche se è stata firmata dal municipio e affissa sull’edificio di rue Voltaire da quest’inverno. A volte ciò che viene detto dalla stampa è un po’ cringe, ma è bello vedere che la notizia si sta diffondendo.
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Le cose si sono svolte molto velocemente ed era difficile immaginare che il giorno dopo ci fossero già les Digitales. C’era fretta dappertutto, ma è stato bello rivedere tutt3 per un periodo più lungo, poter ballare e cantare insieme… È stato importante non lasciarsi andare dopo l’espulsione e la liberazione dalla GAV, ed è stato fondamentale essere present3 per chi ne aveva bisogno, e ancora di più poter condividere momenti di gioia insieme. Il solo fatto di vedere i sorrisi sui volti stanchi di tutt3 ha abbattuto lo stress accumulato e ci ha dato forza per il futuro.
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Va detto, però, che la Baudrière è ora murata, con guardie e cani che sorvegliano l’edificio, e l’ufficiale giudiziario si rifiuta di consentire il recupero degli effetti personali con il pretesto che sarebbe antigienico e che non ci sono effetti personali all’interno. Francamente, l’ufficiale giudiziario non ha nemmeno lasciato il piano terra, visto l’ingombro delle scale. Non l’abbiamo consegnato alla polizia, al comune o al padrone di casa, sono dovuti venire a prenderlo loro, e con molte risorse. È un piacere e un po’ strano passare di nuovo davanti al Baudrière e vedere tutti i nostri striscioni ancora attaccati e le barricate al piano terra ancora al loro posto e solo leggermente danneggiate. Stiamo lottando per l’autonomia del TPG e contro la gentrificazione e la proprietà privata, e questo è figo.
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Grazie, totos (*sopranomme dell3 autonomist3 politic3) queer, e ben fatto, frocio !!
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Pour plus d’infos :
– le blog de la Baudrière: https://labaudriere.noblogs.org/
– le texte sur la réu voisin.es/mairie/commissaire: https://labaudriere.noblogs.org/post/2023/05/11/726/
-le texte sur le propriétaire et le projet immobilier: https://labaudriere.noblogs.org/files/2023/01/N%C2%B01.pdf
-une future brochure sur nos super barricades!!!

🌟 Ici la Baudrière expulsée 🌟 [FR-EN-ESP]

Mardi 22 août, à 6h à Montreuil, a eu lieu l’expulsion de la Baudrière, squat anarcha-féministe TransPédéGouine. Ce lieu était, depuis novembre 2021, un espace d’habitation, d’organisation politique et de soin, qui a vu passer de nombreuses personnes et accueilli de nombreuses luttes. La Baudrière s’est défendue avec des confettis et des barricades pour résister le plus longtemps possible, pour continuer à faire vivre l’autonomie TransPédéGouine féministe. Les personnes sur place ont tenu pendant 5h aux assauts des keufs, notamment sur le toît.
Les moyens qui ont été mis en place sont hallucinants : plus de 100 policier.es sur place, dont la Brav-M, la BAC, la BRI, une brigade de cordistes, un groupe de sécurité privée, un camion de pompiers avec une nacelle, des techniciens ENEDIS, 3 drones… Le quartier a été complètement bouclé pendant une demi-journée.
Après plus de 5h de siège et des tentatives infructueuses de rentrer en force par la rue, les barricades ont tenu. La police a fini par faire évacuer les habitant.es qui dansaient et chantaient sur le toit avec une nacelle. Plus tôt dans la matinée, une quinzaine de personnes venues en soutien se sont faites courser, puis nasser. 14 d’entre elleux ont été placé.es en garde-à-vue. En tout, c’est au mois 44 personnes qui sont en garde-à-vue (dont 3 voisin.es, des Midis du MIE) dans les comicos de Montreuil, Rosny, Saint-Denis et Bobigny… Force à elleux tous.tes !

Tout ça pour que la Baudrière, et ce qu’elle porte, devienne un énième immeuble luxueux, avec des commerces, des bureaux et des grands appartements. Ici, le propriétaire était l’association Louis-Étienne, dont le président est le cardinal Philippe Barbarin qui a couvert des affaires de pédocriminalité. Dans un contexte où les dynamiques de gentrification s’accélèrent dans Montreuil et toute l’IDF, l’expulsion de la Baudrière s’inscrit dans un contexte de répression des personnes militantes et précaires (loi Kasbarian, réforme de l’assurance chômage, des retraites, arrestations dans toutes la France de militantes en juin etc.), plus particulièrement dans un contexte de queerphobie généralisée. Au printemps, la mairie, des voisin.es racistes et queerphobes et la police de Montreuil s’étaient même déjà réunies pour se « rassurer » et préparer l’expulsion de la Baudrière.

Si la Baudrière s’est vidée de ses habitant.es, elle ne s’est pas vidée de son âme ! Les liens et réseaux créés pendant ces années continuent d’exister. Continuons à les faire vivre à travers toutes nos luttes, ce soir à 18h place de la République à Montreuil et dès jeudi pour les Digitales à la Parole Errante !!

 

ENGLISH TRANSLATION :

🌟 Here La baudrière evicted 🌟

On August 22, at 6am in Montreuil, the anarcha-feminist trans faggot dyke squat La Baudrière was evicted. Since November 2021, the site has been a place for living, political organization and care, where many people have passed through and many struggles have taken place. La Baudrière defended itself with confetti and barricades to hold out as long as possible, to keep the feminist trans faggot dyke autonomy alive. The people on site held out for 5 hours against the assaults of the police, particularly on the roof. The resources deployed were mind-boggling : over 100 police officers on site, including the Brav-M, the BAC, the BRI (these are the acronyms of different police brigades), a rope access squad, a private security group, a fire truck with a gondola, ENEDIS technicians (electricity company), 3 drones… The neighborhood was completely sealed off for half a day.

After more than 5 hours of siege and unsuccessful attempts to force their way in from the street, the barricades held. The police finally evacuated the habitants, who were dancing and singing on the roof with a cherry picker. Earlier in the morning, a group of 15 people who had come to support them were chased off and arrested. 14 of them were taken into custody. In all, at least 44 people are in police custody (including 3 neighbors, from Midis du MIE (an association that fights to feed migrants)) in the police office of Montreuil, Rosny, Le Raincy, Saint-Denis and Bobigny… Strength to them all!

All so that the Baudrière, and what’s on it, can become yet another luxury building, with shops, offices and large apartments. Here, the owner was the Louis-Étienne association, whose president is Cardinal Philippe Barbarin, who has covered up cases of paedocriminality.In a world where the dynamics of gentrification are accelerating in Montreuil and throughout the IDF, the eviction of La Baudrière is taking place against a backdrop of repression of activists and precarious workers (Kasbarian law, unemployment insurance and pension reforms, arrests of activists throughout France in June, etc.), and more particularly in a context of widespread queerphobia. In the spring, the town council, racist and queerphobic neighbors and the Montreuil police had already met to “reassure” each other and prepare for the eviction of La Baudrière.

La Baudrière may have lost all of its residents, but it hasn’t lost its soul! The links and networks created over the years continue to exist. Let’s keep them going through all our struggles, tonight at 6pm on Place de la République in Montreuil, and from Thursday for the Digitales at La Parole Errante!

 

TRADUCCION ESPANOLA

🌟 Noticias de la okupa Baudrière expulsada 🌟

El 22 de agosto, a las 6:00 AM en Montreuil, la okupa anarca-feminista TransMaricaLésbica La Baudrière, fue desalojada. Desde noviembre de 2021, este espacio ha sido un lugar de habitación, organización política y de cuidados que ha visto pasar a muchas personas y ha acogido muchas luchas. Esta madrugada, La Baudrière se defendió con confeti y barricadas para resistir durante el mayor tiempo posible. Las personas presentes resistieron durante 5 horas las agresiones de los policías, especialmente en el techo, con el objetivo de continuar otorgándole vida a la autonomía TransMaricaLésbica y feminista.

Los medios movilizados contra La Baudrière son alucinantes. Todo el barrio estuvo completamente acordonado durante medio día con más de 100 policías en el lugar, la Brigada Motorizada de Represión de Acción Violenta (Brav-M), la Brigada Anti-Criminal (BAC), la brigada de Investigación, Asistencia, Intervención, Disuasión (BRI), una brigada de escaladores, un grupo de seguridad privado, un camión de bomberos con una cesta telescópica, técnicos de ENEDIS, 3 drones.

Después de más de 5 horas de asedio e intentos fallidos de forzar la entrada, las barricadas cedieron y la policía evacuó con una cesta a los habitantes de la Baudrière, que durante este tiempo resistían bailando y cantando en el tejado. Anteriormente durante la mañana, unas quince personas que habían acudido a apoyar fueron perseguidas y luego acorraladas por la policía. 14 de ellas fueron detenidas. En total, al menos 44 personas fueron detenidas (incluyendo 3 vecines, del Midis du MIE) en las comisarías de Montreuil, Rosny, Raincy, Saint-Denis y Bobigny… ¡Fuerza a todes elles!

Todo esto para que La Baudrière y lo que representa, se convierta en un edificio más de lujo, con tiendas, oficinas y amplios apartamentos. En este caso el propietario era la asociación Louis-Étienne, cuyo presidente es el cardenal Philippe Barbarin, quién ha escondido casos de pedofilia.

En un mundo donde las dinámicas de gentrificación se aceleran en Montreuil y en toda Île-de-France, la expulsión de La Baudrière se inscribe en un contexto de represión de militantes y personas precarias (ley Kasbarian, reforma del seguro de desempleo y pensiones, detenciones en toda Francia de activistas en junio, etc.) y más particularmente en un contexto de queerfobia generalizada. Durante la primavera pasada, el ayuntamiento, los vecinos racistas y queerfóbicos y la policía de Montreuil ya se habían reunido para “tranquilizarse” mutuamente y preparar el desalojo de La Baudrière.

Si La Baudrière ha sido vaciada de sus habitantes, ¡no ha sido vaciada de su alma! Los vínculos y redes creadas durante estos años siguen existiendo. ¡¡Mantengámoslos vivos a través de todas nuestras luchas, a partir del jueves 24 en Les Digitales en la Palabra Errante!!

POURQUOI DÉFENDRE LA BAUDRIÈRE (-) FR-EN

POURQUOI DÉFENDRE LA BAUDRIÈRE

La Baudrière, c’est un squat anarcha-féministe transpédégouine qui a ouvert en novembre 2021 à Montreuil. Plein de personnes y ont passé quelques heures ou quelques jours, y ont habité, appris des trucs, fait la fête, fait des réunions, amassé des souvenirs. Maintenant, l'expulsion approche ; et pour nous qui investissons cet espace de diverses manières, le temps de la défense commence. On appelle donc les non mecs cis het à venir défendre la Baudrière à partir du 21 août, début de la période d'expulsabilité.

Voici quelques raisons qui nous poussent à pas vouloir nous laisser faire. À bas les expulseurs et les gentrifieurs !

Défendre la Baudrière pour empêcher la concrétisation d’un énième projet immobilier gentrifieur et freiner la spéculation immobilière. Squatter, c’est une manière de lutter contre la propriété privée, qui produit précarité, mal-logement, isolement et ravage écologique. En ville, les loyers augmentent toujours plus, tout est toujours plus adaptés aux riches, tandis que les pauvres sont chassé-es dans des banlieues toujours plus excentrées. Le projet immobilier prévu à la place de la Baudrière s’inscrit parfaitement dans le processus de gentrification à l'oeuvre à Montreuil : une résidence privée, des appartements luxueux accompagnés de commerces hors de prix, pour que les nouveaux et nouvelles venu-es se sentent déjà chez elleux dès leur arrivée.

Défendre la Baudrière pour conserver des espaces gratuits et non-marchands en ville. Squatter, ça veut dire ne pas payer de loyer. Ça permet à des personnes précaires d’avoir un endroit où vivre, et d’habiter dans un espace décent, salubre et spacieux, en n’ayant pas besoin de se soumettre à la bonne volonté des agences immobilières et autres propriétaires classistes, racistes et queerphobes, pour avoir (peut-être) le droit de s’installer dans des appartements minuscules. 

Ne pas devoir payer pour survivre, ça signifie ne pas avoir d’injonction à travailler pour survivre. Ça laisse du temps et de l’énergie pour faire de la récup pour manger, se meubler, décorer, pour s’investir dans des projets, pour partir, pour faire les choses qu’on a vraiment envie de faire sans contrainte de temps ni de productivité. Ne pas devoir payer pour survivre, c’est aussi avoir plus d’argent pour soutenir financièrement sa famille, ses copaines, des gens ou des collectifs qui en ont besoin, pour entretenir des formes de solidarité, pour acheter des trucs dont on a besoin ou envie, ou pour manger des goûters tous les jours. 

Avoir des lieux collectifs où on ne paie ni loyer, ni charges, et avoir du temps pour faire de la récup ou construire soi-même au lieu de devoir acheter, ça contribue au fait d’entretenir des espaces non-marchands : toutes les soirées, cantines et événements sont à prix libre, on a un freeshop dans lequel on peut prendre des habits gratuitement, les bénéfices lors de soirées de soutien peuvent aller intégralement aux collectifs qui les organisent. Les cantines gratos ou à prix libres ont aussi été des moments incroyables de rencontres et de solidarité matérielle directe, où on a pu couper des oignons toustes ensemble, papoter, écouter de la musique, créer des liens et bien rigoler.

Défendre la Baudrière pour conserver un espace d’organisation politique. L’organisation politique, c’est galère quand on a pas de lieu pour se retrouver, croiser d’autres collectifs, organiser des événements, se donner rendez-vous pour aller ensemble en manif ou à des rassemblements. Les squats d’activité politique sont des espaces qui permettent d’accueillir des collectifs pour qu’ils aient un endroit pratique dans lequel évoluer, monter des projets ou préparer des ouvertures pour faire émerger de nouveaux lieux. On a des sleepings pour accueillir les personnes qui viennent de loin, on a de quoi faire des cantines, on a de quoi faire des réunions, on a de quoi faire des soirées de soutien qui dégagent des milliers d’euros pour financer les collectifs qui ont besoin de thunes. On a envie que la Baudrière dure encore longtemps, parce que ça permettrait de garder un lieu où c’est matériellement pratique de pouvoir s’organiser, mais aussi pour avoir de la continuité dans nos luttes, entretenir des réseaux de solidarité, développer des liens solides et durables, et pour faire mieux, parce que tout ce qui a été fait est évidemment loin d'être parfait.

Défendre la Baudrière parce que c’est un lieu autogéré de rencontres, d‘apprentissage et d’expérimentation. Un espace qui accueille plein de personnes, ça permet de se rencontrer, de nouer de nouveaux liens, de partager des connaissances et savoirs-faires parfois perçus comme sans valeur -cuisine, coiffure, faux ongles...-, ou au contraire qui nous sont souvent inaccessibles - bricolage, réparation, formations médic, transitions hormonales, réduction des risques...-. Tout ça en se sentant davantage légitimes, davantage capables, et sans que des mecs cis het nous expliquent la vie.

À la Baudrière, il y a eu tout ça mais aussi du jardinage, plein de constructions, de la sérigraphie, des ateliers et des discussions sur des thèmes très divers... C’est aussi un endroit d’expérimentation dans lequel on peut construire des espaces qui nous ressemblent : on peut essayer des trucs et c’est pas grave si ça marche pas ; on peut casser des murs ; on peut peindre partout juste pour le plaisir, sans perdre de caution. Investir un lieu autogéré, c’est entretenir des espaces mouvants, modulables, changeants ; ça permet de se tromper, de se remettre en question, de se renouveler.

Défendre la Baudrière parce que c’est un lieu TPG. On a fait que le répéter pendant tout ce texte, mais avoir des espaces transpédégouines, c’est ultra important, parce qu’on peut s’y retrouver entre nous, partager nos vécus, faire des fêtes ultra stylées, pas flipper et devenir collectivement plus solides, construire une forme d’autonomie transpédégouine ensemble. Ça a fait émerger un travail énorme sur les mémoires TPG, avec des expositions d’archives un peu partout dans les bâtiments, et plusieurs événements consacrés à ce thème.

On a toujours tenu, comme des copines nous l'ont appris, à ce que les mixités choisies soient "sans mecs cis het" et pas "sans mecs cis", mais la majorité des moments publics étaient en mixité, tout en étant de fait investis d'une majorité de personnes TPG. Avoir ces moments de mixité en majorité TPG a été précieux, et nous a permis de faire plein d'alliances inattendues, notamment en étant un espace d'organisation dans le cadre de luttes de quartier, avec des personnes de plein d'horizons différents, dans un lieu qui assumait dans le même temps son identité anarcha-féministe.

Défendre la Baudrière parce que c’est un espace de soin et de soutien communautaire. Un lieu TPG, c’est un lieu dans lequel le soin et le soutien deviennent plutôt centraux. C’est chouette d’avoir des espaces d’entraide qui soient horizontaux, qui offrent la possibilité d’obtenir et de donner du soutien pour des démarches administratives ou médicales, sans avoir besoin d’être confronté à des services médicaux ou sociaux. Ça s’est matérialisé par des moments autour des transitions de genre, surtout lors des Instant T du FLIRT et parfois de l’apéro transmasc, mais aussi de manière plus informelle, avec des partages de connaissances, d’hormones, de services, d’idées. Le sleeping a aussi permis de faire de l’accueil d’urgence pour dépanner des personnes qui avaient besoin temporairement d’un hébergement. Tout ça, ça aide à s’émanciper des structures d’aide institutionnelles, rigides, violentes et infantilisantes -tant bien que mal, comme on peut. On a pu essayer d'apprendre à construire autrement des liens forts, de mettre en commun nos savoirs et nos compétences, de pas rester trop isolé-e et de trouver un peu des solutions quand on a pas de famille, pas de thunes, pas de logement ou qu’on trouve pas de soutien.

Défendre la Baudrière parce que c’est un espace de vie. La Baudrière, c’est là où une quinzaine de personnes habitent actuellement. C’est une maison qui permet de (sur)vivre au quotidien, de dormir, de manger gratuitement ou presque, d’habiter dans un espace agréable, spacieux et avec un jardin, de stocker des affaires, de faire des goûters, des barbecues véganes, de regarder des films dans une salle de cinéma, d’être triste ou pas bien sans être tout-e seul-e, d’avoir des moments festifs et collectifs, d’étudier sans être contraint-e de travailler en même temps, de discuter, d’être tranquille.

C’est un espace collectif dans lequel plein de personnes ont habité, et où on peut vivre à plein. Il y a toujours quelqu’un-e à qui parler ou avec qui faire des trucs, et ça change des studios où on habite seul-e, sans possibilité de construire aisément des liens ou d’habiter avec les personnes avec qui on a envie de vivre.

La Baudrière est un espace de vie, pour les humain-es comme pour les non-humain-es. Deux chats, des  souris, deux immenses marronniers, les oiseaux qui y nichent, des cloportes, des scarabées, des fourmis et des escargots, les plantes, les fleurs et les légumes de la cour et du toit-jardin : tout cela est voué à disparaître sous le béton. La fin de la Baudrière, c’est la fin d’un écosystème complexe où cohabitent des formes de vie sous plein d’aspects différents. 

Défendre la Baudrière parce que c’est un bâtiment swag. Le bâtiment est grand, pratique, proche du métro et bien placé dans Montreuil. Plein de gens ont mis de leur énergie pour le rendre agréable et joli, pour décorer et aménager les espaces pour qu'on s'y sente bien ; ça fout le seum de perdre un bâtiment qui est déjà utilisable. Les espaces sont remplis de souvenirs et c'est super triste de les laisser eux aussi s'enfouir sous le béton.

Défendre la Baudrière pour continuer à pouvoir squatter. Cette année, la loi Kasbarian, une loi anti-squat, a été votée. Elle va compliquer les prochaines occupations, en plus de faciliter les expulsions locatives des personnes les plus précaires. On a donc intérêt à garder précieusement et le plus longtemps possible les lieux déjà ouverts. Défendre la Baudrière, c’est montrer qu’on veut pas se laisser faire et que nos revendications ne se résument pas qu’à limiter la casse de nos droits : on veut plus de droits, mais surtout on s’octroie le droit de faire ce qu’on veut.

La Baudrière a été ouverte quasi-exclusivement par des personnes très jeunes et TPG, parce qu'elles avaient besoin d'espaces de vie et d'organisation, mais aussi en réaction à un milieu parfois queerphobe, et souvent peu accessible. Tout au long de l'existence de la Baudrière, il y a eu de précieuses manifestations de solidarités, matérielles, affectives, festives, de la part de plein de collectifs et de plein d'individus, des réseaux et groupes inter-squat d'Ile-de-France, et d'autres lieux autogérés et/ou squattés à Montreuil et en Ile-de-France. C'est aussi grâce à tout ça qu'elle a pu ouvrir et vivre aussi longtemps. Merci <3

La Baudrière on l'aime, on la kiffe de ouf, et c'est aussi pour ça qu'on veut la défendre.

Viens défendre la Baudrière, ses barricades, ses cabanes dans les arbres et ses scarabées ! 

- On a besoin de monde pour venir dormir dès le 20 au soir (en mixité choisie sans mecs cis hétéros), ramène ton duvet et ton tapis de sol :) (attention cependant, il y a des risques juridiques : venez en parler, on vous fournira des explications précises et détaillées, on a tout bien préparé l'anti-répression !)

- Rendez-vous le 21 août à 10H pour un petit déjeuner du premier jour d'expulsabilité. 

- S'il y a une tentative d'expulsion de la Baudrière ou qu'elle est expulsée, manifestation le soir même. RDV à 18h30 sur le place de la République à Montreuil. (infos en temps réel sur labaudriere.noblogs.org)

- Rejoins-nous pour la 3e édition du festival des Digitales (https://labaudriere.noblogs.org/post/2023/08/14/847/) : si la Baudrière n'est pas encore expulsée, ce sera un bon moyen de rejoindre d'une manière ou d'une autre la défense du lieu.

contact : la-baudriere@riseup.net
blog : labaudriere.noblogs.org

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Programme des Digitales – saison estivale !

JEUDI 24 AOÛT

14H

> PRÉSENTATION des Digitales – volontés politiques et auto-gestion !

14H30 – 16H30

> Écoute du podcast “Expérience d’autonomie collective” par le collectif de mémoires TPG

> Discussion: Travail du sexe et militantisme

> Mémoires des cantinières de la commune de Paris

17H – 19H

> Discussion-atelier: comment ravitailler la ville

> Point info sur la situation entre la frontière tunisienne et libyenne

> PROG enfant: Dessin à la craie dans la rue

Cantine par les daronnes en lutte

21H

> Karaoké !

VENDREDI 25 AOÛT

10H30 > Point auto-gestion pour la journée

11H – 13H

> Projection du court-métrage მიწა-წყალი ( terre-eau ) et la discussion sur la lutte des gardien.nes de la vallée de Rioni, en Géorgie, contre la construction d’un barrage hydroélectrique

> Sport et éducation populaire VS Jeux Olympiques et Service national universel – arpentage de zine et écoute audio

> atelier street art ornithologue (15 personnes max)

Cantine par les daronnes en lutte

14H30 – 16H30

> Réduction des risques et espaces militant (commence à 14H)

> Discussion : militer quand on est jeune/ mineurE

> Discussion : Nous, personnes raciséEs dans les luttes. En non mixité personnes racisées

> PROG enfant: Atelier bulle géante

17H – 19H

> L’autodéfense des enfants : écoute de podcast et discussion sur la domination adulte

> Discussion sur le conflit historique du peuple Mapuche pour la défense du fleuve Pilmaiquén contre 3 centrales hydroélectriques

> Discussion pour une écologie anarchiste

Cantine par les daronnes en lutte
Arrivé du convoi de l’eau à Paris

20H30 – SOIRÉE DRAG SHOW !

> Show drag avec Apis Magica, Symte Biose, Aye Febrid, Daisy Lusion, Breith Tofu, Naysha of Revlon et Satine of Revlon !

> Maquillage et lecture de contes drag

> Projection de la Finale de Drag Race 2 France !

SAMEDI 26 AOÛT

10H30 > Point auto-gestion pour la journée

11H – 13H

> Atelier danse (20 personnes)

> préparation de sandwichs pour la manifestation du convoi de l’eau à Paris

> Atelier sur l’islamophobie (30 personnes max)

> Réunion d’information contre l’autoroute A69 et les grands projets capitalistes

> Atelier Street medic

Cantine par les daronnes en lutte à la Parole Errante et à la manif du convoi de l’eau !

Dernière étape du convoi de l’eau, manifestation à vélo à Paris.

14H30 – 16H30

> Préparation de la soirée

> Enregistrement de zine audio

> Accueil autogéré enfant par la Bulle jusqu’à 19H

> Atelier linogravure (10 personnes max)

> Point info sur la lutte contre COP CITY à Atlanta

17H – 19H

> Discussion/ atelier autour la loi anti-squat Kasbarian (30 personnes max)

> Cartographier la transphobie et s’organiser contre – par des membres du collectif CARTE

Cantine par les daronnes en lutte

20H jusqu’à 00H30 – UNE SOIRÉE LÉGENDAIRE !

> Pour la liberté de circulation pour toustes: solidarité aux collectifs Marico landia et Marokkueer ZAWYA

> Abrazando el río – inauguration d’une fresque murale !

DIMANCHE 27 AOÛT

10H30 > Point auto-gestion pour la journée

11H – 13H

> Discussion-atelier sur les luttes anti-spécistes et décoloniales au Brésil

> Discussion à partir de l’expérience de la Coordinadora Feminista 8M : Comment construire un féminisme internationaliste et transfrontières aujourd’hui

Cantine par la Caboteuse

14H30 – 16H30

> Discussion/ Atelier autour des traumas et du militantisme

> Racines artivistes (3H)

> PROG. Enfant: Atelier goûter

17H – 19H

> Écologie queer: balade naturaliste (15-12 personnes max)

> Avec les camarades de luthzerath: Créer une structure d’organisation transrégionale dans un contexte européen

Cantine par la Caboteuse

> Portrait détaillé – Mais, au fait, qu’est-ce qui fait pédé•e ?” C’est avec des lettres, des chansons, des vidéos et des textes que les trois interprètes de cette performance gravitent autour de cette question.

> Projection libre !

Soirée de soutien aux personnes trans en Russie – 4 août 2023



Le 4 août soirée à la Baudrière pour lever de l’argent pour l’association Queer SVIT qui aide les personnes trans à fuir la Russie ainsi que pour les cagnottes des personnes qui cherchent à quitter le pays seules. Il est urgent de montrer la solidarité internationale avec les personnes trans en Russie face à la loi qui interdit totalement les transitions et alors que les frontières de la majorité des États européens sont fermées aux citoyens russes. On réclame l’ouverture des frontières à tous les réfugiés !
Ouverture des portes à 19H

TABLE RONDE de 19h à 20h

« Comment combattre l’offensive mondiale anti-trans ? » avec Lexie Agresti, autrice et militante qui anime le compte @aggressively_trans, Morgan Noam @morgan.noam, psychothérapeute et formateur, et Sasha Yaropolskaya @sasha.anxiety, journaliste et militante au collectif Du Pain et des Roses

20h Projection d’un message vidéo d’une jeune militante trans russe avec une traduction.

A 20h30 : PERFORMANCES

-          20h30 : Arthur Ménard Salis

-          21h : Etna etAmar

-          21h20 : Glitter Butch

A 21 : 30 : DEBUT DES SETS 

-          21h30 : Ouri

-          22h00 : Piiviii

-          22h30 : Angel Flesh b2b Hyäne

-          23h00 : Méli

-          23h30 : Bénérice / aquafaba

👊 Soirée drag et effeuillage contre les violences policières – 29 juillet 18H30

👊 Ce samedi 29 juillet à partir de 18H30 - Soirée drag et effeuillage contre les violences policières

Si le racisme systémique ancré et défendu institutionnellement en France est un problème quotidien et constamment présent, l’actualité politique de ces derniers mois ont particulièrement exacerbé ces problématiques. Ces violences étaient autrefois commises loin des regards mais elles ont toujours existé, surtout envers les populations racisées.

‼️ Dans un premier temps, un projet de loi concernant encore et toujours l’immigration ; projet de loi qui mets encore plus en danger les personnes en situation irrégulière en facilitant leur expulsion, compliquant les demandes d’asile qui sont déjà un parcours du combattant, et surtout, un projet qui limite grandement l’accès au soin. 
Ensuite c’était de nouveau la période de l’année où tout le monde à quelque chose à dire sur les tenues des femmes musulmanes ; avant c’était le burkini, cette année la polémique de l’été c’est l’abaya.

Et enfin, pour compléter ce climat anxiogène, l’assassinat de Nahel Merzouk le 27 juin 2023.

Une violence policière de plus après laquelle avant même qu’on puisse en faire le deuil, le discours médiatique s’est tout de suite rangé du côté d’une police qui est félicitée pour ses meurtres et qui, à l’heure actuelle, manifeste pour garder son impunité lorsqu’elle commet ses crimes raciaux.

Encore une fois, ces violences sont présentes toute l’année, mais en tant que personnes directement concernées, ce contexte nous a atteint.
En tant que personnes racisées, artistes, TDS et militant•e•s, nous avons pensé à offrir un espace de détente loin du climat politique raciste et répressif particulièrement exacerbé actuellement, un espace de fête et de détente, un exutoire, un moment feel-good hors du temps. De ces réflexions est née la soirée Drag et Effeuillage dont les bénéfices seront reversés aux acteurs de terrain qui fournissent une aide juridique aux personnes réprimées.

✨Cette soirée sera animée par les shows et performances d’artistes queer et/ou racisé•e•s et/ou TDS. Cette pluralité permet également de mettre en lumière nos communautés, très touchées historiquement et politiquement par les violences policières.

Pour nous c’est aussi l’occasion de rappeler que dans le drag comme dans le TDS, en pensant tout particulièrement à nos collègues de rues et à nos collègues immigrés, nous condamnons les institutions policières dans ce moment de fête qui ne résoudra pas la situation mais nous permettra peut-être de souffler un temps.

Un rappel qui nous semble nécessaire face au silence des personnes blanches qui d’ordinaire crient à l’intersectionnalité :

« Les analyses féministes qui se contentent de dénoncer la violence des hommes en général, sans prendre en compte les masculinités subalternes du régime patriarcal qui résistent à un pouvoir dominant raciste, créant ainsi une fausse équivalence entre deux formes de patriarcats, permettent de rendre illégitime les colères des hommes victimes du racisme, mais aussi, avec eux, celles des femmes et des minorités sexuelles et de genre concernées.

Les femmes et les personnes genrées en position subalterne, bien que minoritaires, ont davantage été mobilisées dans les révoltes de ces derniers jours, en comparaison de celles de 2005. Les femmes racisées ne peuvent pas être effacées quand elles sont par ailleurs extrêmement mobilisées contre le racisme et les violences policières toutes ces dernières années, en portant notamment la parole des sœurs et des mères, prenant même des positions de leadership dans les mouvements et luttes antiracistes en France », Thierry Schauffaser, communiqué du Strass « Abolissez la police pas les putes ».

👀 Alors que les personnes des quartiers populaires étaient appelées à rejoindre les manifestations contre les retraites – malgré les risques accrus de subir des violences, la réciprocité est inexistante et on ne peut que constater le manque de soutien envers les combats des personnes racisées.

Pour citer Fatima Ouassak dans son livre «La puissance des mères »: « les brasiers éclairent l’horreur des crimes commis à l’abri des regards dans les quartiers populaires, ils permettent d’éviter qu’ils passent inaperçus. Tous les bâtiments de France et de Navarre ne valent pas la vie d’un seul de nos fils assassinés impunément. Cela devrait être une évidence. »

🪭 Ce samedi 29 juillet rejoignez-nous donc pour un moment festif ancré dans les luttes actuelles. Bring your cash, come watch some ass.

PODCAST: Expérience d’autonomie collective – Squats et collectifs: mémoires critiques et perspectives !

💌 Le collectif des mémoires TransPédéGouine féministe présente son premier travail de transmission orale ! Nous sommes quelqu’unEs à s’organiser autour du squat la Baudrière, pour faire vivre les récits et expériences des personnes meuf et TPG vivant en squat et plus largement qui se sont organiséEs dans des milieux autonomes, arnachiste etc.

🪭 On a le sentiment qu’il – il y a toujours comme un fossé mémoriel et générationnel dans nos expériences militantes TPG. Surtout que l’imaginaire qu’on a de ces mémoires est souvent tourné vers des récits de lutte plus institutionnel, souvent trié et sélectionné à l’avance. Mais que prévaut l’expérience des personnes qui ont tenté de vivre autrement, de vivre en collectif, de mutualiser des ressources etc et qui d’ailleurs l’expérimente toujours aujourd’hui ? C’est ce que raconte ces deux personnes dans l’épisode.

🎧 Pour écoutez l’épisode, c’est par ici !
–> https://audioblog.arteradio.com/blog/177155/podcast/209822/hors-serie-d-ete-experience-d-autonomie-collective-squats-et-collectifs-memoires-critiques-et-perspectives

[LES DIGITALES – saison estivale] du 24 au 27 août 2023 ! FR & EN

Cet été, tandis que la sécheresse sévit partout, que le pays croule sous le soleil de plomb et les coups de matraque, on te donne rendez-vous à  la Baudrière pour la défendre et maintenir l'espoir ! Les Digitales reviennent et c'est bien un vent de fraicheur qui va tout balayer pour cette troisième édition qui se tiendra du 24 au 27 août 2023 ! Le convoi de l'eau, organisé par la Confédération Paysanne et Bassines Non Merci, qui part de Sainte-Soline pour arriver le 26 août à Paris, sera de la partie ! 

Les Digitales c'est un festival d'écologies vénéneuses, radicales et surtout anarchistes dont on fête aujourd'hui la troisième édition. Le temps d'un week-end politique, festif et autogéré, des copaines, des collectifs et des luttes de pleins d'horizons différents se rencontrent  à la Baudrière, à Montreuil. Les deux premières éditions nous ont permis de nouer des liens précieux et de faire émerger de nouvelles possibilités. Elles ont par exemple contribué à faire éclore, dans nos milieux militants, les questions d'écologies queer et d’organiser la riposte contre les écologies fascistes.  

C'est dans un contexte particulier que se dérouleront ces Digitales estivales : la Baudrière est expulsable à partir du 21 août. La Baudrière, c'est un squat anarcha-féministe trans-pd-gouine-intersexe (TPGI) qui a ouvert en novembre 2021. Depuis presque 2 ans, ce lieu a  été un refuge pour des meufs et TPGI mais aussi un lieu d'organisation politique qui a accueilli des dizaines de cantines, soirées, ateliers, rencontres, moments de solidarité.... La Baudrière, comme lieu d'expérimentation collective, nous a permis de forger des alliances fortes et de nous autonomiser, contre les modes d'habitation gentrifiés  de la métropole et contre la société patriarcale et raciste qui nous opprime. La Baudrière est une zone à défendre ! 
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